Cypress Hill : "Skull & Bones"
Label : Ruffhouse/Columbia
Distributeur : Sony
Date de sortie : 2000
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The killing machine ou la théorie de la double gifle qui met d'accord
AAAHHH, comme il est bon de pouvoir relire au dos d'un album «Produced, arranged and mixed by Dj Muggs for Soul Assassins»: les maitres du hip hop version chicanos power sont de retour pour faire mal aux oreilles de leurs détracteurs. Et c'est un double CD qui laissera songeurs tous ceux qui prétendent que rock et rap ne se marient jamais. Le premier CD, donc, est plutôt réservé aux aléas de Cypress et seulement Hill. Des morceaux qui traitent pour la plupart de la notoriété presque casse-burnes du groupe latino représentatif d'un hip hop intemporel marqué du sceau de l'inventivité perpétuelle, prenant encore un peu plus droit le virage engagé avec le dernier album. Le discours presque obligatoire sur l'amour de la fume nait en fumée sur un "Highlife" mystifiant et les sons de Muggs tournent sans cesse en boucles obsédantes et scratchs parfaits. Toujours dans le son et encore plus dans l'engagement, Cypress n'a pas vieilli, filant quelques leçons de flows, encore et toujours, aux rappeurs caniches qui se prennent pour des pitbulls Hill. Un album de «grosses burnes» comme disent les anciens harcoreux qui laisseront perler, sur leurs joues tatouées, quelques larmes de bonheur presque nostalgique en écoutant le deuxième CD. En effet, la deuxième galette est un bréviaire de 6 titres sur le thème de «et quand ça fait kreueufff-krreueuff sur un beat hip hop, on appelle toujours ça de la fusion ou il faut s'appeler Korn?»
De grâce, évitons les stupidités du hardcore business et concentrons nous sur cette ôde qui rappellerait presque la magnifique B.O. de "Judgement night", tant les guitares sonnent sévères sur les beats hip hop les plus hardcores, donc, les plus lourds. Les invités en profitent pour déferler dans une vague de Eminem, Noreaga et Everlast pour le coté hip hop et de Chino (Deftones), Brad Wilk, Christian Wolbers et Dino Cazares de Fear factory pour le coté hardcore, ceci sans compter les amis de chez Latin Thug Record, Andy Zambrano et Jeremy Fleeners de SX-10. En résumé, encore un très grand moment de bonheur de la part du Cypress posse qui ne se contente plus de réinventer le rap et se met à réinventer le rock dans le hip hop
manquait plus que Boo Ya Tribe et c'était complet !
Note hip hop latino fumé à la fleur de Napalm : (Pablo E.)
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