Tom Zé : «Con defeito de fabricação»
Label : Luaka Bop
Distributeur : Virgin
Date d'enregistrement : 1998
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Ce n'est pas étonnant que David Byrne (ex-leader des incroyables Talking Heads, boss du label Luaka Bop) aime cet espèce de Zappa brésilien minimaliste: c'est typiquement le genre de mélange conceptuel situé sur sa longueur d'onde. Cet album est d'ailleurs lui-même un concept : «arastao» est une technique de vol à la tire brésilienne («dragnet» en anglais, comme le film). Le principe en est simple: un groupe de voleurs court à travers une foule, et vite-fait rien-vu chaparde tout ce qui est à portée, pick-pockette le reste et s'enfuit quasi-instantanément. Cette méthode de vol qualifié, adaptée à la musique génère tout un concert d'influences qui en quelque sorte purifie la création artistique. Ainsi chaque morceau ici est inspiré ou est une parodie: maintenant on mélange tout, jusqu'à constituer une bonne critique un peu à la Zappa (justement) de la société brésilienne! Musicalement le résultat se situe entre Keller Williams et un Zappa brésilien, avec ses rythmiques d'élastiques frottés contre les dents et toutes autres sortes de glissements, frottements et autres sifflements ultra-originaux. Nul n'aura besoin d'être un fou de musique brésilienne pour aimer ce disque, mais on y retrouve une bonne dose de bossa, et il reste donc malgré tout une bonne introduction à la musique brésilienne. C'est cet album qui fit découvrir Tom Zé au public français (européen?), un type à priori bien opposé au système, avec une carrière sans concessions un peu comme notre Christian Vander national (leader de Magma depuis maintenant 30 ans).
Note concept album : (Djouls & Ob) |
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