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John Coltrane : "My favorite things" (Atlantic/WEA, 1960)
Label : Atlantic
Distributeur : WEA
Date d'enregistrement : 1960

john coltrane my favorite things Au delà des 10 disques à amener sur une île déserte, "My favorite things" doit carrément s'inscrire au patrimoine de l'humanité. Si 5 messages doivent être envoyés à l'attention de probables extra-terrestres, quelques phrases de Coltrane sur "My favorite things" en feraient partie. Quelques mesures qui synthétisent les héritages orientaux et occidentaux sous la densité afro. Le détachement d'un thème abstrait, purement occidental, conduit par Mc Coy Tyner qui s'envole sous les volutes orientales de Coltrane et le grondement cadencé d'un orage africain lointain mené par Elvin Jones... "My favorite things" rassemble des compositions de ceux qui avaient une conception "grand répertoire" du Jazz: Rodgers & Hammerstein, Cole Porter ou encore Gershwin. Tout le talent de Coltrane est d'avoir orienté ces classiques vers de nouveaux contrastes. Le titre de Rodgers & Hammerstein est le plus représentatif de la démarche de Coltrane: un piano qui dépose par clusters des accords scintillants alors que batterie et basse posent des bases lourdes et terrifiantes. Entre ciel et terre, Coltrane se bat. Il souffle, tantôt par bourrasques pour soulever la terre tantôt par brises légères pour accompagner par vaguelettes les reflets lumineux des bords de l'eau.
Comme tout artiste, Coltrane atteint la transcendance dans ces moments terribles de tiraillement entre l'éternel, le scintillement sublime de l'atemporalité, et la jouissance pesante, confortable des plaisirs de la terre. Depuis son passage au sein du sextet de Miles Davis de 1958 à 1960, le jeu de Coltrane a mué. Tout comme le son de Miles, celui de Coltrane déchire l'espace. Alors que Miles incarnait en quelques touches modales un souffle glassé soutendu par les voicings impressionnistes de Bill Evans, Coltrane incarnait la luxuriance, la fertilité de la terre.
Ici, Coltrane reproduit les fonctionnalités principales du sextet de Miles en un seul quartet; à ceci près que Coltrane se rapproche irrémédiablement de l'Afrique. Après avoir puisé dans le vivier West Coast -Shorty Rodgers, Gerry Mulligan, Bud Shank, Lee Konitz, etc.- Miles avait créé un language impressionniste et minimal: le modal qui s'éloigne encore un peu plus des notions premières du jazz pour gagner en abstraction. Pour Coltrane il est temps d'entreprendre un retour vers l'Afrique. La section rythmique du sextet de Miles était légère et sableuse, celle de Coltrane est grasse, moîte et ocre comme la terre d'Afrique avant l'orage.
Jamais artiste afro américain n'avait exprimé avec une telle acuité l'ambiguité de vivre dans un monde à la culture, aux idéaux occidentaux abstraits avec un corps et un esprit résolument tourné vers la réalité concrête de l'Afrique.
Note outer space humanity : (Loüm)


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