John Coltrane : "Newport '63" Label : Impulse!
Distributeur : Universal
Date d'enregistrement : 1961 et 1963
Du grand Coltrane que ce "Newport '63". En pleine forme, il souffle comme un damné dans son soprano sur "My favorite things" et fait du thème un hymne à la foule qui est venue l'acclamer. Un Coltrane qui clame haut sa puissance et se lance dans des phrases ahurissantes de psychédélisme. Pour amener les volutes du maître à de tels sommets d'expressivité, Roy Haynes a pris la place de Elvin Jones. Roy Haynes tente de reproduire les pulsations afro de Elvin Jones mais sans retrouver la constance et la rondeur du jeune prodige. C'est un jeu plus nerveux et incisif, bien loin de l'amplitude généreuse de Elvin Jones. Roy Haynes qui a joué avec les légendes Charlie Parker, Lester Young, Bud Powell Lennie Tristano ou Thelonious Monk déploit des trésors d'ingéniosité. Il suit Coltrane à la trace et donne à Jimmy Garrisson de nouvelles libertés. Le bassiste en profite pour explorer des champs harmoniques inédits. Une section rythmique versatile que l'on comparera à l'ultime titre de cet album –"Chasin' the Trane"- enregistré au Village Vanguard 2 ans auparavant puisqu'ici Reggie Workman roule un 4/4 pépère.
Ce "Newport '63" offre un aperçu assez éclatant des mutations qui se sont opérées en ce début 60's. Roy Haynes vient s'essayer à la nouvelle donne coltranienne, et le free fait de plus en plus d'émules, laissant entrevoire l'héritage de Coltrane. Qu'il joue en festival où en club, Coltrane n'est jamais réellement là, il est toujours ailleurs…
Note damned psyché : (Loüm)
Le reste des chroniques Jazz : retournez au sommaire Jazz
