Daniel Johnston : «Rejected unknown»
Label : Which Records/Pickled Egg
Distributeur : Import U.S.
Date de sortie : 2000
|
|
La légende urbaine raconte que le petit Daniel ne serait jamais redescendu d'un acide pris lors d'un concert des Butthole Surfers. En même temps leurs premiers disques respectifs datent de la même période (début des années 80) et ils sont tous originaires du Texas... Et puis ceux qui auront le loisir/courage (rayer la mention inutile) d'aller s'écouter les premiers albums des Butthole pourront peut-être imaginer le concept réaliste! Toujours est il que nous étions restés sans nouvelles de Daniel Johnston depuis 6 longues années, même si nous ne nous lassions toujours pas de ses précédents délires (avec ou sans Jad Fair), en particulier du «Fun» de 1994 qui porte si bien son nom. Alors quand surgit l'annonce d'un nouvel album, «Rejected unknown», au titre si approprié pour notre Daniel en chef, et même paraîtrait-il d'un live enregistré l'année passée, «Why me?», et encore plus même d'une version double vinyle avec toujours encore en plus des zolis dessins faits par Daniel lui-même dans sa chambre (au moins)... nous commençâmes à nous inquiêter. Et pourtant non, tout va... je ne dirais pas «bien», mais disons que tout va comme avant, que Daniel est de plus en plus gros, il a déjà les cheveux tous gris (à 39 ans), sa voix chevrote de plus en plus, il est toujours aussi génialement inspiré pour écrire à la pelle des mélodies de poche à siffloter sous la douche en se prenant pour les Beatles, et les anti-dépresseurs fonctionnent aussi épisodiquement qu'avant. En tous cas quelqu'un a dû lui trouver une nouvelle marque de médocs qui lui ont permis de tenir assez longtemps pour sourire pour la photo au dos du disque, et surtout pour enregistrer deux ans durant, à l'aide de son ami de longue date musicien/producteur d'Austin Brian Beattie, cet d'album d'inconnu rejeté, néanmoins célèbre dans un microcosme musical respecté au sein duquel on retrouve Kurt Kobain, Sonic Youth, Jad Fair, les Butthole Surfers, Yo La Tengo, Sebadoh... Et comme d'habitude on se poile à entendre Daniel s'essayer à des falsettos... hum... osés, nous sortir les paroles les plus improbables («I knew a girl at the funeral. She said she was dead..» ou bien «Ahhh. There was billions of people. And they all come to hear me play. Billions and billions of people. In the audience from all over the world...»), comme les plus simplement et naïvement poignantes («Our love is dead. It's over for our love so true. We were in love forever» ou «She was my love and I was her man. We really seemed to understand. But the blues walked in...»). Nous aussi soyons fans de Daniel, à plusieurs degrés différents allant de la compassion la plus sincère au fandage de gueule le plus spontané, nous aussi portons des T-shirts avec la cover de «Hi, how are you». Vive Daniel. Ceci était un communiqué du fan-club Rueillois de Daniel Johnston.
Note he's back and he's sad... why are you laughing? : (Djouls) |
Le reste des chroniques Pop : retournez au sommaire Pop