Danielson Family : "Tri-Danielson!!! (Alpha & Omega)"
Label : Tooth & Nail Records
Distributeur : Import US
Date d'enregistrement : 1998
|
|
Ouuuuuuu! Pinaise l'obscur double-album que voilà. Laissez-moi vous raconter la petite histoire
Nous avions avec l'Incredible Melting Man découvert (grace aux Inrocks, c'est vrai) la Danielson Family en 1997 avec "Tell another joke at the ol' choppin block", un très bon album puisque tout le monde était d'accord pour dire que c'était formidable de trouver une nouvelle génération de petits Daniels Johnstons. L'an passé, un deuxième album est sorti, plus qu'extrèmement discrètement (toujours les Inrocks, mais deux lignes seulement, pas plus). Ce disque resta longtemps impossible à trouver, seul le magasin Gibert arbora un import au bout de quelques mois, intitulé "Tri-Danielson", sans plus d'information. Était-ce bien un album de la Danielson Family? Personne ne savait me répondre. Et puis miracle, je suis récemment tombé sur un CD d'occasion intitulé "Tri-Danielson", rangé à la lettre T, bien sûr. Je prends le disque, extrait le livret, et oh! Merci! Enfin! On comprend aisément en effet en lisant le livret qu'il s'agit d'un album de la Danielson Family, sûr de sûr. Du coup je fouille un peu plus les bacs, et je tombe, toujours à la lettre T, sur un deuxième album intitulé "Tri-Danielson", avec exactement le même artwork, mais sur fond écru, tout autour. Après quelques interrogations du type 'je n'y comprends rien, mais alors il y en a deux?', je compare les livrets, ce sont les mêmes, avec la même mise en page, les mêmes illustrations mis à part deux-trois couleurs, les rondelles CD étant identiques au premier abord. Un noir et un blanc? À l'écoute il ne s'agit en fait pas des mêmes titres! En lisant attentivement les pochettes (pas facile, je vous le promets), on s'aperçoit qu'un CD contient les titres I à XIII, le deuxième les titres XIV à XXVI, le tout bien dans le désordre, bien sûr! Bon, donc, deux albums différents (et apparemment complémentaires) d'un coup, alors. Une approche marketing aussi intriguante mérite l'achat : eux ne font pas comme les autres.
Mais tout ça n'est qu'imbécillité. En effet, si nous avions été un peu plus éveillés, nous serions allés chercher sur le weub à 'Danielson Family'. Sans qu'il y ait de site officiel, on trouve rapidement le site de leur label (Tooth & Nail Records), et leur discographie : en fait il existe un tout premier album, "A prayer for every hour", datant de 1997, et donc après " Tell another joke at the ol' choppin block ", "Tri-Danielson" est le troisième d'une trilogie, et se sépare en deux disques distincts : "Alpha" & "Omega". Faut suivre, en gros "Alpha" c'est le noir (1 à 13), et "Omega" c'est le blanc (14 à 26). Bon, discographie et approche marketing (sûrement spontanée) mis à part, au niveau musique et paroles, je ne sais pas si vous allez y croire, mais c'est un peu toute une famille d'enfants de Daniel Johnston, Beck et du Muppet Show sous hélium, dans un style acoustico-psyché-gospel tout frais
Le "Tri-Danielson alpha" (le noir) est aussi cool, drôle , psychédélique, spontané, gospel, folk, acoustique et avant-gardiste que le "Tri-Danielson omega" (le blanc), mais je préfère quand même le blanc, plus récent, plus abouti, et surtout qui contient l'hilarante et attachante "Sold! To the nice rich man!" : 'He's got the whole world in his hand, he's got his brothers and sisters in his hand, he's got the Mama's and the Papas in his hand, he's got the junkies and the flunkies in his hands, he's got the whole world in his hands".
La famille Danielson est constituée de Daniel Smith (26 ans, guitare, chant, composition), Rachel Smith (23 ans, claviers, flute, churs), Megan Smith (21 ans, xylophone, cloches, churs), David Smith (18 ans, batterie), Andrew Smith (14 ans, batterie) et Chris 'Smith' Palladino (26 ans, orgue Farfisa, claviers, membre d'honneur de la famille). Soit exactement la même équipe que lors de leur premier concert, l'épreuve finale de la thèse de lycée de Daniel (l'ainé pour ceux qui ne suivent pas) : il reçu un 'A'. L'avantage de la famille : c'est simple, tout se fait avec créativité et improvisation, naturellement. Sur scène, ils arborent des habits de médecins et d'infirmières, qui correspondent à leur côté confortable (tranquille) et à l'aspect guérisseur de la musique, avec leur cur brodé sur la manche. Pas mal, comme esprit, hein, pour des petits jeunes d'un bled paumé à 15 minutes de Philadelphie? Leur message est clair : amour et expansion de l'esprit. Pour leur écrire : danielson@newjerusalemmusic.com.
Note enfants de Daniel Johnston Beck et du Muppet Show sous hélium : (Djouls) |
Le reste des chroniques Pop : retournez au sommaire Pop