Santana : "Supernatural"
Label : Arista
Distributeur : B.M.G.
Date d'enregistrement : 1999

Carlos, Carlos, Carlos… Tu nous rend tristes. La promo, le buzz, les chroniques, tout le monde annonçait ton retour en grande forme. François Morel, des Deschiens, répondrait: "Je suis déçu. Déçu déçu déçu". Mais nous ne sommes pas dans les Deschiens. Nous sommes dans le nouveau dessin animé de Santana, "Supernatural". Carlos y joue le Droopy présent à tous les coins de rue: "I'm a guitarist you know". De multiples autres toons du show bizz viennent faire les guest-stars sur la majorité des titres. Et alors donc? Et bien oui c'est ultra-cheesy! Le premier titre, "(Da le) Yaleo" est un classique Santana-style-rock, mais il est bien ancré dans les années 90. "Love of my life", qui suit avec Dave Matthews au chant, c'est en fait Sting qui nous refile son "Moon over Bourbon street" remis au goût du jour. La fin du morceau tire même vers du Clapton d'autoroute. "Put your lights on" avec Everlast, c'est plutôt un morceau d'Everlast où Santana fait le guest. On croirait s'être trompé d'album. Il paraît d'ailleurs que l'album d'Everlast (ancien rappeur d'house of Pain) serait très bien, lui. Bon, reprenons, "Africa bama", quatrième titre, n'est qu'un mid-tempo sirupeux qui évolue en gros carnaval qu'il ne reste plus qu'a chuinter… Suit "Smooth" avec Rob Thomas (?), futur hit-single bien formaté radio qui prouve bien tout le mal qu'a fait Ricky Martin à la musique. Et ça dérape de plus en plus: Lauren Hill et Cee-Lo ("Do you like the way")! Pourquoi pas Santana dans du Will Smith?! C'est ensuite Wyclef Jean qui s'y colle pour une espagnolade hip hop mainstream ("Maria Maria"). "Migra", lui, est un excellent up-tempo Santana-worldesque, il est seulement dommage que les voix scandées soient plus racoleuses que fédératrices. Tout ça est bien terrible mais ça n'est pas fini! "Wishing it was" avec Eagle-Eye Cerise produit par les frères poussières se range tout de suite dans le tiroir "cheesy-radio-friendly-stuff", c'est-à-dire la poubelle. Allez, finissons-en. "El farol", ultra-cheesy ballade (on dirait un titre de chanson d'Alain Souchon), variète d'ascenseur bien loin de "Europa", s'enchaîne sur "Primavera", mid-tempo latino ultra-déjà-vu. 1 ou 2 solos sympas, c'est tout. Et enfin, "The calling", Le duo avec Clapton. Seulement au bout de 2:30, une boîte à rythmes hideuses semble faire intrusion, et on se rend vite compte que duel de guitares il n'y aura pas. Ça dure presque huit minutes en plus! C'est à ce moment qu'on découvre un bonus-track mais trop tard: on s'en fout. Note plus grand intérêt : (Djouls)

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