Charles Schillings : "No communication, no love (devastating)"
Jackson's Gourmet : "Gourmet EP"
Femi Kuti : "Truth don't die"
Labels : Pschent - Sound of Barclay - Sound of Barclay
Distributeur : Universal
Date d'enregistrement : 1999
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On peut remercier la maison de disques Barclay de ses efforts répétés. Non contente de distribuer les productions du label Pro-Zak Trax, en CD uniquement, les vinyles restant la proriété du label parisien, elle s'y met elle aussi, et en parallèle d'une distribution de CDs toujours aussi erratique et absurde, fait circuler en magasins désormais de zolis petites galettes toutes noires...
En effet, la série de rééditions CD de Fela est la bienvenue, vaste et colorée, mais une douzaine de CDs d'un coup sur le marché, c'est un peu casse-bourses, quand-même. Les deux coffrets de 6 vinyles chacun sont eux superbes, digestes et en définitive des acquisitions intelligentes. Si deux autres coffrets suivent, tout ce qui a été réédité en CD sera disponible en 33t, avec pochette d'origine, et un étalement des dépenses prévu dans le temps. Parfait, donc. D'une certaine façon, pour Femi Kuti, fils de Fela, on constate le même type de shéma : l'album (en CD) est un peu surproduit, agréable au début mais un peu lourd et indigeste lui aussi sur la longueur. Le double maxi vinyle de "Truth don die", lui, tient toutes ses promesses: une pochette très design-roots d'une fort agréable matière, 6 remixes tout aussi variés les uns que les autres ('Masters At Work House Version Main', 'Main Vox', 'Lago's Dub', 'Jackson's Rhum Gimgembre', 'Kerri's Deep Dub', 'Nuyorican Soul Version'!), tous d'une qualité exceptionnelle d'adaptation à la musique du Niger de monsieur le fils de.
De la même manière, l'album-mix-compilation "Overground House Vol 4" de Charles Schillings est globalement pas mal, mais sans grand intérêt. Le double maxi vinyle de "No Communication, No Love (Devastating)", lui, vaut son pesant de cacahuètes, en comparaison : d'une part, c'est le meilleur morceau de l'album (à mettre au crédit de Charles Schillings : il sait se mettre en avant), d'autre part, 5 mixes ('Original mix', 'Salt City Orchestra mix', 'Front Desk mix', 'Street Corner Symphony mix', 'Discocaine Ruff Afro mix'!) lui permettent de s'extirper du cadre un peu rigide de la deep house, dans plusieurs directions à la fois, piquant (encore) une basse à Clinton (pas Bill) ici et là (le 'Salt City Orchestra mix' en particulier)... Vous pouvez même envoyer un e-mail à chacun des remixeurs, leur adresse est donnée sur la pochette. Voilà un objet adapté à son temps.
Et que dire du "Gourmet EP" de Jackson's Gourmet, nouveau talent français qui signe un des remixes de Femi Kuti, justement? Le vinyle est un simple classique. Pour commencer chaque face : "My kind of... (Chicago)" et "Moon kick", deux morceaux de funky house dans l'esprit fun de leurs basses clintonesques, bien au-dessus du travail (?) désespérant d'un Armand Van Helden, mais pas aussi efficaces q'un bon gros "Tub" de Grant Phabao, plus pour faire les cons sur la piste de danse que pour tous se mettre à sauter contre les murs comme des malades, donc. Pour finir chaque face : "Moon run" et "Wonderlove", deux morceaux électriques et climatiques tout en ambiances. Le CD-Single, lui, parait sans âme, un bout de plastique froid et dosé : 30 minutes d'un bloc, du même jeune artiste toujours débutant dans la musique électronique, ça peut être fatal, suivant les humeurs.
Le truc, c'est que les façons d'écouter la musique évoluent. Le vinyle a survécu au CD, et disc-jockey (Dj) est devenu aujourd'hui officiellement un métier. De plus en plus, tout le monde se met à mixer un peu. Alors, et même avec une seule platine, l'idée de changer de disque sans arrêt, prendre le lourd objet dans ses mains, le ranger dans sa pochette, puis en mettre un autre, et ainsi faire son propre mix, ce format où l'information circule encore plus vite, ne parait plus incongrue. C'est devenu ce qu'on appelle 'normal'. Et bien chez Barclay, ils commencent à comprendre, eux.
Note vinyle power Femi Kuti : 
Note vinyle power Charles Schillings :
Note vinyle power Jackson's Gourmet : (Djouls) |
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