Gomez : «In our gun»
Label: Hut
Distributeur : Delabel/Virgin
Date de sortie : 2002
 |
|
Et un dilemme de plus à affronter. Non pas que ce soit un gros problème, rassurez-vous, mais je m'explique: si la note de 5 est équivalente à la note maxi, est-elle attribuable à un album dont la moitié des morceaux me laisse tiède, voire plus (plus vers le froid j'entends bien). A l'inverse, si l'autre moitié du album en question est une des plus grosses baffes que j'ai reçu depuis longtemps (sans compter les baffes que me mettent régulièrement mes amis, mes ennemis, mon chat et la voisine), je fais quoi, moi? Hein? Je lui mets la moitié, genre 2,5? Ou alors est-ce que je considère que la bonne moitié de l'album lui donne le droit à un 5 pour cause de «grosse claque malgré les grosses merdes»? Bref, je garde le suspense jusqu'au bout (regardez pas, bande de tricheurs, vous verrez bien…).
Dilemme, donc, ce «In our Gun» de Gomez, dernier album en date de ce groupe dont le nom sonne Espagnol, et dont la musique sonne tantôt 100% British tantôt 100% Ricain. Et c'est là que réside ce fameux dilemme. En effet on oscille entre des morceaux pur pop qui vous téléportent vers des sphères Mancesteriennes des 80s (voire Liverpooliennes des 60s) avec un son bien moderne, et des morceaux plus acoustiques avec un chant guttural à la Dave Matthews, Eddie Vedder, Stone Temple Pilots et autres rockers rauques. Au risque de paraître quelque peu subjectif, ce type de voix m'exaspère (précision importante pour bien saisir ce que je pense de cet album. Ceux d'entre vous qui aiment Pearl Jam, ne retenez rien de ce qui va suivre…).
C'est pour cette raison que je me passe en boucle les morceaux 1, 3, 6, 8, 10, 12, et 13 depuis plus de 3 heures dans la cuisine à danser comme un demeuré, essayant ce faisant de faire la vaisselle, de balayer et préparer une énorme salade de fruits. Not easy but lots of fun ! 7 morceaux à crever de bonheur, donc (je laisse les 6 autres morceaux, ceux du côté obscur, car je n'ai absolument rien à dire dessus sauf qu'ils me font carrément chier) qui ont tous en commun une aptitude à provoquer le sourire et le déhanchement par l'utilisation subtile de la théorie des couches (rien à voir avec les toilettes pour petit humain. Ce procédé concerne l'additionnement progressif les uns sur les autres de sons et de bruits en tous genre dans le but avoué de provoquer le susmentionné déhanchement).
Le morceau d'ouverture donne le ton d'entrée de jeu avec un riff accoustique sur lequel se greffent une rythmique de toms basse bondissants, des bruits de soucoupe volante et des voix. Splendide. Les tracks «Detroit Swing 66» et «Ruff Stuff» sonnent vraiment Beta Band, avec des coups de gratte sèche à la "Faith" (et oui…. Sacré George) et des nappes de voix en cœur greffés sur des loops qui s'agitent dans l'arrière plan donnant un contre-temps rythmique des plus plaisants. Le morceau «Army Dub», probablement mon préféré, culmine sur une fin qui n'est pas sans rappeler «Blind and in the Nude» de Ach! Baby (vous ne connaissez pas Ach! Baby? Allez vite voir la page TIMEC de ce même site, bande d'incultes). «Ping one Down», «Drench» et «Ballad of Nice and Easy» utilisent la bonne vieille recette de la pop British de bon goût (y'a pas de tambourin mais presque…), et l'album se finit donc sur un refrain bourré de cœurs qui tourne et vous laisse un petit sourire nostalgique sur les lèvres (genre «Memory of a free Festival» mais en moins bien quand même).
Donc, pour revenir à ma question du début, je fais quoi? Sept morceaux magiques, est-ce que ça vaut les fameux 130 balles en euros que pourra vous coûter cet albôme? Ma réponse est claire: que OUI! Vous n'avez qu'à faire comme moi, vous les passez en boucle 11 fois de suite, on ne s'en lasse pas, et on se trouve du coup avec un album mortel qui dure 6 heures! Malin ou quoi?
Note chef d'œuvre à 7/13èmes:  (Ach! Baby 04-2002) |
La discographie Gomez :
• "78 stone wobble" (single, 98)
• "Bring it on" (album, 98)
• "Get myself arrested" (single, 98)
• "Whippin Piccadilly" (single, 98)
• "Bring it on" (single, 99)
• "Rhythm & blues alibi" (single, 99)
• "Liquid skin" (album, 99)
• "We haven't turned around" (single, 99)
• "Machismo EP" (EP, 00)
• "Abandonned shopping trolley hotline" (album, 00)
• "Interview" (01.03.02) 
• "Shot shot" (single, 02)
• "In our gun" (album, 02)
• "Sound of sounds/Ping one down" (single, 02)
