"Liquid Tension Experiment #2"
Label : Magna Carta
Distributeur : ??
Date d'enregistrement : 1999

Sorti l'année précédente, «Liquid Tension Experiment #1» est un succès artistique et commercial. Les critiques, élogieuses, en redemandent. Qu'à cela ne tienne, Mike Portnoy n'est pas du genre à bouder une opportunité de faire de la bonne musique avec de bons musiciens. Il réunit donc une nouvelle fois ses acolytes de «LTE #1», Tony Levin, Jordan Rudess et John Petrucci, et hop c'est reparti pour une semaine de jams, de délires, de compositions à l'arrache, d'enregistrements live aux Milbrook Studios... Une semaine? Dix jours en fait, soit deux fois plus de temps que pour «LTE #1». Oui, mais cet opus est deux fois meilleur. Si si. La tuerie de soixante quatorze minutes commence avec «Acid Rain», un morceau ultra speed qui met en avant la guitare sept cordes de John Petrucci et le jeu de clavier phénoménal de Jordan Rudess, le tout oscillant entre jazz et gros son pêchu. C'est bien de mettre ce genre de morceau au début, ça réveille. Ensuite les choses se calment un peu sur «Biaxident» qui, de l'aveu de Portnoy lui-même, est un mélange entre Yes, Steve Morse et... Phish!!! «914» est le premier jam de l'album, enregistré par Levin, Portnoy et Rudess en l'absence de Petrucci, dont les parties de guitare seront rajoutées quelques semaines plus tard. Dans l'esprit, c'est proche de l'album «Relayer» de Yes. Voilà pour le hors d'oeuvre. On attaque ensuite le plat de résistance avec «Another Dimension», un morceau de dix minutes représentatif de l'ensemble de l'album, qui mélange les riffs ultra violents de John Petrucci (en particulier dans les deux dernières minutes, d'une rare puissance), les ambiances jazz, latines et finalement assez européennes des claviers de Rudess, les rythmes étranges de Portnoy et les lignes de basse dévastatrices de Levin. «When The Water Breaks» marque le point culminant de l'album: dix-sept minutes épiques alternant un milliard de parties différentes, au moins autant de changements de rythme et d'atmosphère. Du grand art. «Chewbacca», autre jam du trio Levin/Portnoy/Rudess, intéresse particulièrement par sa basse proche des infrasons. Puis vient le dessert: «Liquid Dreams», le dernier et très jazzy jam, effectue en transition en douceur vers «Hourglass», la seule ballade de l'album, un peu à l'image de «State Of Grace» sur «LTE #1». On aimerait tous un «Liquid Tension Experiment #3» mais, selon toute vraisemblance, cela ne se fera jamais. Maintenant que Jordan Rudess a été intégré à Dream Theater, il n'y a presque plus de différence entre les deux groupes: LTE n'a plus vraiment de raison d'être... La rumeur court qu'un live pourrait sortir, mais rien n'est moins sûr. Donc il ne nous reste plus qu'à nous passer les deux LTE en boucle sur la platine et de prier pour que Mike Portnoy nous sorte un jour un autre concept aussi puissant que celui-ci... Pouf, ça y est, nous sommes exaucés, le premier album de son nouveau side-project, Transatlantic, vient de sortir! Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Note prog-metal toujours fait à l'arrache : (Fredaze)

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