Dave Matthews Band : "Everyday"
Label : Bama Rags/RCA
Distributeur : BMG
Date d'enregistrement : 2001

Déjà un truc: je ne suis pas objectif. Depuis que j'ai découvert DMB il y a maintenant un an, le groupe de Charlottesville, Virginia est devenu MON groupe. Ok? Je l'écoute en boucle, je suis Dave-addicted. Je n'arrive pas à m'en lasser. J'essaie, mais j'y arrive pas. Subjectivity is my name. Le 27 février, jour de la sortie mondiale d'"Everyday", je campe avec mon réchaud à gaz et ma guitare devant les grilles de Gibert (excellente adresse si vous voulez trouver des disques de jam bands en France, by the way). A l'ouverture, je me précipite à l'intérieur, bousculant au passage les vigiles pakistanais, les étudiantes de la Sorbonne et un bon paquet de petites vieilles. Et là, quelle n'est pas ma surprise: sur le CD, aucun des titres auxquels je m'attends: pas le moindre "Grey Street", "Diggin' The Ditch", "Bartender" ni "Angel From Montgomery". Et, putain! le producteur n'est plus Steve Lillywhite, mais Glen Ballard!!! Je retourne le CD, histoire de vérifier que je ne suis pas en train de m'exciter sur le dernier Alanis Morissette. Eh non, c'est bien DMB. Ce n'est que bien plus tard, après avoir donné tout ce que j'ai à la vendeuse et avoir surfé sur le newsgroup de DMB, que je comprends le fin mot de l'histoire: l'album enregistré avec Steve Lillywhite cet été 200, quasiment terminé, ne convenait pas au groupe, qui voulait un son différent de celui des trois premiers albums. Du coup, changement de producteur et 12 nouvelles chansons, jamais entendues auparavant. Risqué avez-vous dit? Carrément. Surtout quand on sait que les jam bands peaufinent leurs compositions sur scène, à l'épreuve du public, avant de les enregistrer. Là, pas de filet, c'est du live (enfin non, justement). Bref. Première écoute: j'ai envie de me suicider. Kill Ballard, kill kill. LeRoi Moore, le saxo, est relégué à un rôle de Kenny Loggins du pauvre, genre "Vas-y coco, mets-moi un peu de sentiment. C'est du bon slow de l'été, ça dis-moi". Quand à Boyd Tinsley (violon) et Stefan Lessard (basse), c'est comme s'ils avaient passé les séances d'enregistrement à balayer le studio. Eux, ils ont du bol d'avoir leur photo sur le booklet. Enfin, là j'ai l'air de prendre ça à la rigolade, mais sur le moment j'étais pas joisse. Pas mal de gens ont dit que cet album, c'était un peu le premier opus solo de Dave, ben c'est pas faux. Et alors là c'est marrant. J'écoute une deuxième fois l'album, puis je me le repasse une troisième fois, et comme ça, de fil en aiguille, l'air de rien, je l'écoute en boucle depuis une semaine. Faut pas m'en vouloir, je suis drogué je vous dis. La production est FM pérave, les compos ont toutes l'air d'avoir été pondues entre trois et quatre heures du mat' bourrés défoncés endormis, ça n'a pas de gueule, c'est bancal (sur "Fool To Think", on a l'impression que Dave chante la mauvaise chanson, ça va pas du tout avec la musique), les textes n'en parlons pas... et pourtant ça marche (chez moi, en tout cas). Au bout de quelques écoutes, impossible de laisser passer une journée sans mettre le disque sur la platine CD. J'y pense même la nuit (faudra que je vous raconte un jour ce rêve où DMB vient donner un concert dans ma chambre, mais comme personne ne vient les écouter - ma chambre est petite et j'ai prévenu personne, ils se font chier, accordent leurs instruments, s'endorment et puis s'en vont). Alors, pour faire court et clair: - Si vous découvrez DMB, évitez "Everyday" de toute urgence. Préférez-lui, et de loin, le double live "Listener Supported". - Si, comme moi, vous êtes accro, vous aimerez cet album comme tous les autres. Et même si Dave faisait un "Tribute To Britney Spears: Greatest American Witty Spirit Of All Times", vous aimeriez. Moi je sais que j'achèterais ce CD dans la seconde. Et puis, comme d'hab, un jam band ça s'écoute LIVE. Ok sur "Everyday" les compos sont bizarres, comme pas terminées, mais je suis persuadé qu'en live elles déchirent. DMB rules! Note Kill Ballard, kill kill : (Fredaze)