Fela Anikulapo Kuti & the Afrika 70 : "Zombie"
Label : ??
Distributeur : Celluloid
Date d'enregistrement : 1976
CD épuisé. Réédité sur le CD "Zombie" (Barclay, 2001).
Disponible en réédition vinyle de l'album original, aussi inclus dans le coffret vinyle édition limitée "Box set 4" (Barclay 2001).

A. Zombie B. Mr Follow Follow On nous saoûle ces temps-ci à outrance avec le nouveau disque de Femi Kuti, un des premiers enfants de Fela Anikulapo Kuti (littéralement, "celui dont émane la grandeur, qui a la mort dans son carquois, mais qui ne peut être tué par les hommes"), alors que le CD de Femi n'a en fait pas grand intérêt, influencé Afrobeat et Fela à l'excès, c'est vrai, mais dont les chansons et la production sont bien actuelles, assez dance. Alors revenons aux rééditions des disques des années 70 de Fela, le papa. En passant outre tout le côté politique et engagé du personnage, sa musique est à classer au même rang que des James Brown et George Clinton : c'est la base d'un funk afro-américain qu'on appelera rapidement Afrobeat : des guitares funky, du piano électrique ou du sax (joués par Fela), des voix qui s'appellent et se répondent, et surtout des percussions complexes et dantesques. À partir de cette furie musicale, Fela lache son discours enfumé mais pas du tout fumeux contre la corruption du gouvernement nigerian, contre le facisme militaire et l'apathie nationale ("Zombie no go think unless you tell am to think"). Un des meilleurs disques pour découvrir enfin Fela. (Djouls) Il fait froid, il fait triste et vous vous ennuyez de ce que vous écoutez. Plongez-vous dans la grosse marmite chaud-bouillant du groove africain le plus infernal de la planète : 'Fela Anikulapo Kuti and the Africa 70'. Vivifiant et envoûtant, jetez-vous à corps perdu (dansez!) dans cette musique de fête sérieusement contestataire! Révolutionnaire, même, si l'on replace dans son contexte spacio-politico-temporel. À sa sortie, en 1976, Fela est emprisonné, condamné à 5 ans, jugé coupable de contrebande dans un procès en carton. Une simple excuse qui ne trompe personne : Fela, polygame joyeux, père de famille gigantesque (on ne dit plus nombreuse à ce niveau-là, même en Afrique), musicien furieusement inspiré et engagé dans ce combat contre le facisme, d'actualité dans son pays, est en réalité condamné et reconnu coupable de liberté. D'être libre, dans ses actes, ses pensées, ses amours, ses textes, sa musique. Sa musique et le souffle qu'elle insuffle au peuple. Ce souffle est celui de Fela puissant, bourgeonnant et chaotique (voix/sax et claviers récupérés, trafiqués, accordés va savoir comment?). Batteur prodigieux aux fill-in's les moins conventionnels du monde, une pêche incroyable tout ça sans avoir vraiment appris à jouer d'un instrument que par soi-même. Pas de règles, pas de conventions, c'est le feeling à l'état brut et pur. (Ob qui rève de s'appeler Mowgli) Note afrobeat : (Djouls - Ob)