Tony Allen plays with Afrika 70 : "No accommodation for Lagos"
Tony Allen & the Afro Messengers : "No discrimination"
Label : Strut
Distributeur : P.IA.S.
Date d'enregistrement : 1978-1979
Disponible en double CD ou en vinyle séparément.

CD1: No Accommodation for Lagos / African Message CD2: No Discrimination / Road safety / Ariya / Love is a natural thing Divorce fécond... Nous sommes en 1978 et Fela Anikulapo Kuti, inventeur de l'afro beat contestataire donc, politique, n'en finit pas de remplir les salles européennes, faisant découvrir aux occidentaux, une certaine notion de ce que certains se targueront d'appeler, 20 ans après, les racines du groove moderne. Toutefois, la mission dont se sont investis Fela et les Afrika 70 n'a pas pour seul vocation de faire danser une bande de berlinois de l'automne 78. Face à la pression exercé par un gouvernement corrompu, à la botte des multinationales qui se servent du peuple nigérian comme on se servirait d'un mouchoir, Fela, qui avait déjà tenté l'expérience d'une république utopique, la Kalacuta Republic, détruite par les autorités, causant la mort de sa mère de 82 ans, décide de prendre un poid politique réel et utilise son art pour développer ses idées et dénoncer l'orgueil meurtrier d'un état qui se prétend souverain au détriment de son peuple. Or, en 78, survient le départ de Tony Allen qui décide de quitter officiellement la formation de Fela. Mais ce n'est pas pour rester à l'écart, puisqu'il enregistre peu de temps après, le troisième et dernier album des Afrika 70 avec Tony Allen, où l'on retrouve bizarrement Fela au piano et au sax tenor. L'explication est simple: les deux compères enregistrait tout deux au même endroit, au même moment. Fela enregistrait son «Shuffering and shmilling» tandis que Tony Allen enregistrait «No accomodation for Lagos». Tony Allen fut le premier a enregistrer et le jour où Fela vint pour prendre son tour, en entrant dans l'Apollo Theatre, ce dernier entendit le groupe jouer «No accomodation for lagos»... Il n'en revenait pas! Il commença, dans sa loge, à improviser des lignes de sax. Ce qui lui semblait le plus improbable, c'était qu'un batteur puisse composer un tel pavé entièrement... Le résultat donne 17 minutes de paroles contestataires, d'afro beat magique avec le groove si unique de Tony Allen, le funk naturel des cocottes de guitares et une montée instrumentale permanente qui permet à l'esprit de s'élever vers quelque chose de plus tribal, de plus essentiel... Comme pour clore de la plus belle manière une collaboration de 14 ans qui avait donner naissance à l'afrobeat, «No discrimination» marque le début d'une nouvelle ère pour Tony Allen, qui joue pour la première fois sur un set de batterie qui lui appartient. Il essaye alors de se débarrasser le plus possible de l'influence Fela, faisant apparaître de nouvelles sonorités dans sa musique comme l'apparition d'un énorme synthé Fender qui marque les temps de «No discrimination», la présence de 4 titres sur cette album (Fela dépassait rarement la barre des deux morceaux dans ses productions) et un jeu de batterie encore plus libre et infusé de jazz... Tony Allen peut enfin vivre sa musique à sa manière et le résultat est probant: 4 titres tout droit issue d'un homme qui a contribué à 50% à l'élaboration d'une musique unique et universelle que l'on appelle l'afro beat... Note afro beat post Fela : (Pablo E.)