Herbie Hancock : "Sextant"
Label : Columbia / Legacy
Distributeur : Sony
Date d'enregistrement : 1973

Entre 1967 et 1972, Herbie Hancock expérimente l'électricité avec Miles Davis en participant aux enregistrements de "Nefertiti" (68), "Miles in the sky" (68), Filles de Kilimanjaro" (68), "In a silent way" (69), "Water babies" (67-69), "Big fun" (69-70), "Bitches brew" (70), "A tribute to Jack Johnson" (71), "Live-Evil" (71), "On the corner" ou "Get up with it" (72). Rien que ça, c'est une légende, un mythe. En 69, Herbie Hancock monte un groupe "Mwandishi", avec Dr. Eddie Henderson à la trompette et au flügelhorn, Julian Priespster au trombone, Buster Williams à la basse et Billy Hart à la batterie. Trois merveilles sortent entre 69 et 72 chez Warner : "Fat Albert Rotunda", "Mwandishi" et "Crossings" désormais regroupés en 2 CD sous le nom de "The complete Warner recordings". Puis en 72 sort "Sextant" chez Columbia, avant la folie supra funk de "Headhunters" en 73, "Thrust" en 74, "Man-child" en 75 et le live au Japon "Flood" en 75. Voilà pour l'historique., pour tout replacer dans son contexte. Et justement, à l'écoute de "Sextant", on se rend compte que plus de 25 après sa sortie, ce disque fait la nique à la majorité de la production électronica actuelle. Et en trois titres, en plus (39 minutes!). Le premier, "Rain dance", c'est 9 mn de bonheur synthétisé, de construction polyrythmique, une espèce de free space funk de la forêt… "Hidden shadows" (10mn), c'est le groove que cherche toujours les fans d'acid jazz, et "Hornets" (19 mn!) consitute la pièce de résistance, le mélange des deux précédents styles, du space funk groove, la jam de tous les jams du Mwandishi band, à mi-chemin entre les JB's et Ornette Coleman, le tout taillé dans la même pierre que "On the corner" de Miles, enregistré à la même période que ce "Sextant". Très africain (la pochette est superbe), il se range n'importe où du néofunk jazz jusqu'à Funkadelic. Note abstract jazz funk : (Djouls)