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Vous vous l'êtes toujours caché et pourtant, au fond de cet enfant qui sommeille en vous, vous éprouvez le désir ambitieux de devenir fou: le Djouls.com est là pour vous aider! Notre découverte lobotomique du mois est un très joli album du sieur Carl Craig, alias Innerzone Orchestra, intitulé "programmed". Que nous propose donc le petit Carl
Oh, merveille, il y a de tout: du hip hop avec "The beginning of the end", des morceaux plus ambient comme "Blakula", de la techno ambient progressive avec "Eruption", du funk bien TIMEC avec "Monsters" et beaucoup, mais alors beaucoup, de vagues. Construit sur une production à la Squarepusher (instruments joués et gros joints), cet album n'en reste pas moins une bonne grosse claque aux mauvaises odeurs. Vous trouverez même une ballade folk et mielleuse à souhait ("People make the world go round") pour votre petite amie qui sera tout de suite après décérébrée, si cela n'est pas déjà fait, par une "Architecture" incroyable d'un bel exemple d'ambient trip hop. Après tout, devenir le yo-yo de Carl Craig c'est bien mieux que d'être le chiotte d'Obispo.
Note Carl techno ambient big beat trip hop jazz funk Craig est fou : (Pablo E.)
Le pavé de bytes du mois. Innerzone Orchestra est un projet dont nous n'avions plus entendu parler depuis le "street mix" de "Bug In The Bassbin", sur la compilation "Headz 2b" sortie chez Mo' Wax en 1996 (une bombe à retardement, datant des origines de la drum'n'bass, qui en a influencé plus d'un par la suite...). À l'origine et maître d'uvre de ce projet, le célèbre Dj et producteur de Detroit, Carl Craig. À quelques années-lumière (une bonne douzaine) du style plutôt techno-club, dirons-nous, de son précédent opus Paperclip People, Carl Craig réussit un "Programmed" ambitieux.
Les premières écoutes de ce pavé, je le répète, puisque cet album est vraiment dense à défaut d'être dance, évoquent quelques illustres parmi les meilleurs de la crème du jazz libre(?): Sun Ra, tout d'abord, et tout de suite; puis Herbie Hancock, surtout le Herbie Hancock en pleine période expérimentale post-Miles Davis, pré-Headhunters (soit l'album "Sextant" de 1972, en fait); viennent ensuite à l'esprit Miles Davis, justement, l'Art Ensemble Of Chicago... la liste s'allonge et on dirait du free jazz. Et bien non, car s'immiscent de partout d'autres sons, d'autres arrangements, d'autres influences: l'industriel de Throbbing Gristle, les Chemical Brothers, Can et le krautrock, la soul (voir la cover obscure des Stylistics!)...
Ambitieux en effet. Mais Carl Craig est un orfèvre et il arrive à tirer la quintessence de ses musiciens "live" et de ses collaborateurs aux programmations diverses et variées, comme on dit. Le disque finit par se situer à mi-chemin du "Selected Ambiant Works Volume II" d'Aphex Twin et de la bande originale du film "Space Is The Place" de Sun Ra And His Intergalactic Solar Arkestra. Tout un "Programmed".
Comme disait James Lavelle, le boss de Mo' Wax, en 1996, "Carl Craig est probablement le meilleur artiste techno de tous les temps avec, peut-être, Derrick May".
Note free jazz ultimate programmation : (Djouls) |