T.I.M.E.C. presents THE BEST ELECTRONIC ALBUMS OF 2004 PART 1

11 ELECTRONIC ALBUMS FOR 2004

Ayro
"Electroniclovefunk"
Faze Action
"Broad Souls"
Fila Brazillia
"The Life And Times Of Phoebus Brumal"
General Electrics
"Cliquety Kliqk"
James Hardway
"Big Casino"
The Incredible Melting Entertainment Compagnons
"Time(c) To Relax"
Kerrier District
"Kerrier District"
Moodymann
"Black Mahogany"
Quantic
"Mishaps Happening"
Squarepusher
"Ultravisitor"
Wagon Christ
"Sorry I Make You Lush"

01. Moodymann
"Black Mahogany"
(Peacefrog 2004)

Voyons les choses simplement.
Premier cas: vous connaissez déjà Moodymann et il me suffit de vous dire "foncez sans hésitation c'est son meilleur album" pour que vous preniez la décision immédiate qui s'impose, "il faut que je me procure ce disque absolument". Vous pouvez cesser de lire cette chronique pour profiter pleinement de l'extase musicale à laquelle vous vous destinez déjà...
Deuxième cas: vous ne connaissez pas Moodymann. Vous avez vaguement entendu parler d'un mec qui ferait de la house et que ça serait vache-te-ment bien... Le gusse en question est en fait une légende auprès d'une foule internationale d'aficionados, pour la qualité de ses prods, bien sûr mais aussi pour son insistance farouche à utliser et représenter les musiques noires originelles de Detroit: Soul et Jazz. Qu'il réinvente techno et house de detroit au passage, qu'il re-structure et ré-interprète certains de ses anciens morceaux avec quelques nouveautés pour les fusionner en un album, "Black Mahogany", qui, tout en restant dans une certaine continuité conceptuelle discographique ("Silent Introduction" > "Mahogany Brown" > "Silence In the Secret Garden" > "Black Mahogany"), est à ce jour le plus abouti, le plus cohérent, le plus deep et le plus laid-back (en français: "kil-tran"), finalement... qui ira s'en plaindre? Sûrement pas vous, qui, voyons les choses simplement:
Premier cas: "n'avez pas été convaincu par ces quelques maigres arguments et Moodymachin, vous z'en tamponnez allègremment le coquillard".
Deuxième cas: "vous faut ce disque, absolument". Et vous n'allez pas être déçus.

links :
[peacefrog.com] Rien à se mettre sous la dent comme mp3s... mais vous avez Kazaa, emule, etc, non??

02. The Incredible Melting Entertainment Compagnons
"Time(c) To Relax"
(TIMEC 2004)

"D'abord je crois qu'il est essentiel que vous vous détendiez"... Dès l'intro le ton est donné, et même si la pochette présente une paire de narines dépassant d'une mer d'une poudre blanche, façon "je suis à bloc de chez bloc, donf de chez donf, même le père noël il s'en met pas autant dans le pif que moi", il ne s'agit en fait que de présenter clairement les choses: "quel que soit votre état, même dans le pire des cas, à l'écoute de ce disque vous allez être détendu". Le tube de Captain Détendu, "Détendu", que vous avez peut-être pu entendre en illustration de certains travallings printaniers dans la bouse de TF1 chez les fermiers, finit dès le 3ème track d'éclaircir définitivement l'histoire. "Détendu. Détendu. Détendu." Le message est limpide. "Vous êtes bien. Vous allez dormir." Comme du cristal: ce disque s'écoute pour être bien. Calme et tranquille, comme dirait l'autre. Et en effet pendant une heure le collectif The Incredible Melting Entertainment Compagnons accompagné de ses plus beaux featurings (Chuck Moe Reece, Popof des Heretiks (!), John DVDR, Professor Oz ex-Pro-Zak Trax, The Joslyns...) met en son une méthode infaillible pour installer une ambiance de Nirvana, approuvée par la BBC.

links :
[timec.net] 2 tracks available in mp3 format

03. Kerrier District
"Kerrier District"
(Rephlex 2004)
04. Wagon Christ
"Sorry I Make You Lush"
(Ninja Tune 2004)

Dans les locaux de T.I.M.E.C., Luke Vibert est une légende vivante, ne serait-ce que pour avoir sorti un album chez Mo' Wax (Luke Vibert, "Big Soup"), deux chez Ninja Tune (Wagon Christ, "Musipal" et "Sorry I Make You Lush"), un chez Warp ("Yoseph") et un chez Rephlex ("Kerrier District"). Personne n'a fait aussi bien, et encore, il ne s'agit là que d'une toute petite partie de la discographie du bonhomme, que nous vous proposerons commentée en intégralité dans ces pages en Octobre prochain (avec tous les albums, singles, inédits, remixes, compilations, mixes, etc., chroniqués un par un, comme pour Kid Koala ou Mr Scruff!!!).
En attendant ce document merveilleux mais pas encore bouclé, revenons sur les deux derniers opus sortis cette année, le Kerrier District sur Rephlex et le deuxième Wagon Christ sur Ninja Tune... Le premier nommé est un pur exercice de style qui clôt définitivement le débat: et oui, house et disco, c'est exactement la même chose, plus ou moins habillé de cordes et de cuivres! Si vous êtes branchés pattes d'eph, boule à facettes, claps claps et basses discoïdes, vous allez être gâtés: Luke, ou plutôt Kerrier District, vous a livré là 10 instrumentaux bien phat, bien cheesy, qu'il ne reste plus qu'à consommer tels quels (en bon rétrograde) ou mixés avec d'autres disques, d'obédience house (en bon suiveur). Pour les amateurs ou les fans, donc.
L'album de Wagon Christ, "Sorry I Make You Lush", pourra, lui, plus aisément plaire au plus grand nombre: il se positionne exactement à mi-chemin entre The Avalanches et Aphex Twin, pour un condensé d'hybride breakbeats funk/electronica sans se prendre au sérieux! Et Luke Vibert de se retrouver, comme l'an passé avec "Yoseph", dans notre sélection de disques de l'année... sauf qu'il en a déjà placé deux en 6 mois, le bougre!
A suivre...

links :
[rephlex.com] Kerrier District soundfiles
[ninjatune.net] Écoutez tout l'album de Wagon Christ en stream
[Epitonic.com] Téléchargez des MP3s de Luke Vibert & Bj Cole
[warprecords.com] Téléchargez le track inédit "Propertronics" en mp3

05. Fila Brazillia
"The Life And Times Of Phoebus Brumal"
(Twenty Three 2004)

Si vous n'avez toujours jamais entendu les anglais de Fila Brazillia, malgré la constance dans la qualité et la productivité dont le groupe a pu faire preuve depuis maintenant dix ans, malgré 9 albums, 6 maxis, deux compilations ("Another Late Night" et "Another Fine Mess") et au moins 40 remixes (pour, par exemple, Blood & Fire Records, Cal Tajder, UFO, Tosca, Radiohead, U.N.K.L.E., Dj Food, The Orb, Irresistible Force, Simple Minds ou Black Uhuru!); si malgré tout ça ce duo et son orthographe bizarre vous intrigue toujours par son mystère, il est toujours temps de le découvrir!
Fila Brazillia sortent en effet cette année leur dixième album, "The Life and Times of Phoebus Brumal", sur leur propre label 23 Records, et c'est encore une belle leçon d'electronica, de dub et d'electro-funk plus ou moins détendu, toujours classieux. Seuls 3 tracks sont chantés, le reste est instrumental, et l'artwork est sublime, signé Designers Republic (les génies qui font le graphisme de Warp Records entre autres). Les fans (et ils sont nombreux aujourd'hui) se le sont déjà procuré, bien sûr, et l'avis est unanime: "encore un classique". D'ici quelques années, avec le recul et après avoir assimilé toute la portée historique du groupe, on comprendra mieux où les Krüder & Dorfmeister, Lemon Jelly et autres Quantic on trouvé leur inspiration, sans cesse renouvellée... Mais c'est un autre débat. Trouvez ce disque.

links :
[filabrazillia.co.uk] Téléchargez le mp3 de "Platinum Spider" disponible sur leur site
[23online.co.uk] Le site officiel du label
[pork.co.uk] Quelques vieux tracks sont dispos en mp3 sur le site de leur ancien label (cliquer sur discography)

06. Squarepusher
"Ultravisitor"
(Warp 2003)

Le neuvième album de Squarepusher semble clore -d'une fort belle manière- une épopée commencée en 1996 chez Rephlex et depuis 1997 chez Warp. En 8 ans Tom Jenkinson a exploré successivement les possibilités infinies de sa double basse, sa passion du jazz et de la musique classique, puis les breakbeats super-énervés de ce qu'on a fini par appeler de la "Drill'n'Bass". Avec "Ultravisitor", il condense tous ce qu'il a pu assimiler de ces diverses expérimentations en 80 minutes ultimes de ce qui semble être la touche finale d'un long processus de maturation. On y retrouve du dub hypnotique noisy-ambient ("Menelec", "Telluric Piece") et des morceaux de classique ("Andrei", "Tommib Help Buss", Everyday I love"), probablement afin d'apaiser le cerveau de l'auditeur après quelques passages "drill-n-bass-à-la-Warp", façon Autechre, Aphex Twin ou Squarepusher ("Ultravisitor", "Steinbolt", "District Line II"), des morceaux de bravoure de pur jazz 70's psychédélique limite fusion ("I Falcrum", "C-Town Smash"), et enfin quelques tracks d'abstract hip hop stupéfiants ("Lambic Poetry", "50 cycles")... Vous avez compris: il pourrait s'agir là du "meilleur album de Squarepusher", même si pour une partie des gens ça restera toujours du bruit inconcevable.

links :
[bleep.com] écoutez tout l'album en stream Stream the full album on bleep.com
[betterpropaganda.com] Download "Ultravisitor" (mp3)

07. General Electrics
"Cliquety Kliqk"
(Audio Kitchen/Bleu Electric 2003)

Quand la production française se met au niveau de l'international, on ne peut que le souligner haut et fort (il faut un gros Stabilo et un grand bras très musclé). Cocorico!! Bon, en fait, le General Electrics en question, alias Hervé Salters, est franco-britannique, et vit désormais à San Francisco où il s'est fait pote avec le collectif de DJ Shadow, Quannum. Ceci pouvant peut-être expliquer un peu mieux cela...
Hervé on l'avait connu aux claviers au sein du groupe Vercoquin (avec Thierry Stremler, Sébastien Martel, Christophe Minck et Cyril Aveque), entre 1990 et 1998 précisément. On a pu aussi le repérer à la même époque avec le Magic Malik Orchestra, Sinclair ou M. En 1999 il participe à l'album de Femi Kuti, à la tournée qui suit en 2000, puis en 2001 il sort un album electro-pop sous le nom de Betamax (avec Juliette, jeune chanteuse londonienne), sur le label parisien Bloom. Il se met alors à collaborer avec Dj Mehdi pour les productions de ce dernier chez Virgin (bof...), et en parallèle il compose quelques délires réjouissants et jouissifs (et inversement) d'electro-funk jazzo-hip-hopesque, alliage de sons issus de claviers vintages (Clavinet, Fender Rhodes, Wurlitzer, Hammond, Roland SH101), de wah-wah roots et de technologies actuelles (= produit avec un ordinateur). Ayant déménagé à Berkeley dans la baie de San Francisco, il y rencontre donc la bande des hiphopeux furieux de Quannum, avec qui il collabore pour l'album de Blackalicious "Blazing Arrow" (recommandé), qui finiront par lui renvoyer l'ascenseur avec quelques featurings de Lateef sur son album à lui... le "Cliquety Kliqk" en question ici. Espèrons simplement que ce disque ne sera que le premier d'une série d'eccentricités hip-hop-electro-jazz indispensables façon Money Mark, Dj Shadow ou Dj Tos...

links :
[lesinrocks.com] Écoutez "Take you out tonight (feat. Lateef)" et "Tu m'intrigues" en stream realaudio
(écoutez "tu m'intrigue jusqu'au bout, toute la partie de la fin est terrible!)
[label-bleu.com] Le site du label

08. Quantic
"Mishaps Happening"
(Tru Thoughts 2004)

Retrouver Will Holland et le label de Brighton Tru Thoughts dans ce premier top de l'année n'est finalement pas une surprise.
L'artiste commence à être connu du petit monde de la musique après deux splendides albums funky-downtempo-soul-jazz-breakbeat, "The 5th Exotic" (2001) et "Apricot Morning" (2002), sous le nom de Quantic, un album de pur funk du Quantic Soul Orchestra, "Stampede" (2003), et enfin un de "chansons pour le dancefloor" de The Limp Twins (Quantic/Will Holland & Russ Porter, 2003). Sans parler des maxis, mixes et remixes à foison...
Le label, lui, a surtout fait parler de lui comme d'un réservoir pour ses grand frêres, avec Jon Kennedy parti sur le label Mancunien Grand Central, et Bonobo puis Treva Whateva chez Ninja Tune. Pendant ce temps il continuait son bonhomme de chemin avec Quantic (et ses divers avatars) et de nombreuses compilations: 3 volumes de "When Shapes Join together", deux double-CDs pour MTV "Mono" et "Shapes One", le sous-label Unfold et ses "Heavyweight Rib Ticklers", "Phonic:hoop" et "Vocalise"...
Ce troisième album sous pseudo Quantic vient, lui, mettre une dernière couche de soul-jazz-funk électronique (avec quelques petites pincées de hip hop dans certains beats) à tous ceux qui envisagent leur futur bien roots avec le café serré du matin. Bref, de Gilles Peterson à Mr Scruff, de la BBC à Straight No Chaser, de Saounds.com à XLR8R, tout le monde est d'accord pour dire que Quantic est un des "nouveaux" artistes à suivre de la scène électronique. Il serait bien temps.

links :
[tru-thoughts.co.uk] Le site officiel du label
[quantic.org] le site officiel de l'artiste

09. Faze Action
"Broad Souls"
(Bar de Lune 2004)

Le duo de frangins de Faze Action avaient lancé à la fin des années 90 une vague néo-disco-house avec leurs deux premiers albums sur le regretté label Nuphonic, "Plans & Desings" (1997) et "Moving cities" (1999). Alors que le genre se perpétue et se renouvelle de plus belle (Metro Area, Kerrier District...), ils optent eux pour un changement plus ou moins radical de style, dégotant un ex-choriste de Terry Callier pour produire un bijou de soul psychédélique, teinté de dub et de folk, de ces cordes plaintives qui font leur marque de fabrique, de quelques cuivres sépia et de beaucoup de soleil. Du soleil timide et lumineux du matin, du soleil radieux de la mi-journée, du soleil splendide qui se couche à l'horizon... un massage auditif au miel, un hamac tendu à côté de la piscine surplombant la baie, un matelas moelleux après 15 jours de camping... Ça y est je sais: on tient la bande-son de l'été!

links :
[bardelune.com] Le site officiel du label
[fazeaction.com] Le site officiel du groupe
[beechwoodmusic.net] Écoutez tout l'album en stream windows media ou real

10. James Hardway
"Big Casino"
(Hydrogen Dukebox 2004)

Avec James Hardway, on sait désormais qu'on va trouver dans chaque nouvel album une bonne surprise. Sans revenir sur son passé d'activiste musical avec Alec Empire, Jah Wobble's Invaders Of The Heart, Gary Clail, Psychic TV, Lee Scratch Perry, Andrew Weatherall, parlons de cet album, "Big Casino", son sixième (après "Welcome To The Neon Lounge", "Deeper, Wider, Smoother Shit", "A Positive Sweat", "Moors & Christians" et "Straight From The Fridge", sortis entre 1997 et 2001 sur Hydrogen Dukebox), qui réussit finalement à s'imposer sur sa durée.
Je m'explique: l'écoute de quelques tracks isolés décontenance. Vous serez prévenus: impossible à priori de comprendre ce qu'il se passe dans les enceintes. S'agit-il de house progressive? D'abstract jazz? D'electronica dub? "Qu'est-ce qu'on écoute au fait?", entendrez-vous à l'apéro les invités de votre dîner s'exclamer... La solution est simple en fait: il suffit de laisser tourner, d'écouter tout l'album. Alors, toutes les influences déjà digérées au fur et à mesure au travers des albums précédents, breaks jungle et beats house, piano bluesy et autres cuivres latino enfumés, se consommeront comme autant d'évidences. Considérez le disque comme une séance hypnotique et chaleureuse de jazz tribal pour aller du salon au dancefloor.

links :
[hydrogendukebox.com] Le site du label nécessite un navigateur évolué, donc un ordi cher c pas cool :-((
[jameshardway.com] 4 streams sont disponibles en real audio
[epitonic.com] Téléchargez un mp3 de "Straight Form The Fridge"

11. Ayro
"Electroniclovefunk"
(Omoamusic 2004)

Ayro est un musicien émérite des scènes jazz et électronique de Détroit. Après avoir participé à Jazzhead (groupe de jazz/fusion) ou Time:Space (électronique, live), et collaboré avec quelques pointures locales tels Carl Craig, Alton Miller ou Recloose, il commence par se faire un nom à travers quelques apparitions sur des compilations hyper-pointues (Gilles Peterson "GP 01" chez Trust The Dj, Alex Attias "The Selector Series Vol1" chez Goya Music, Dixon (de Jazzanova) "Off Limits 3" chez Sonar Kollectiv, Recloose "Jigsaw Music" chez Eskimo) et des remixes remarqués (pour Jazzanova "Days To come", que l'on retrouve sur le CD, mais aussi Fertile Ground, John Arnold ou John Beltran).
Son premier album, "Electroniclovefunk", sort lui début d'année, en toute discrétion, et cela pour une raison toute simple: forza independentia! En effet vous ne devriez le trouver qu'en import en FNAC et consorts (donc cher et pas longtemps référencé), puisqu'il n'est vendu qu'aux magasins de disques indépendants du monde entier + deux magasins online (un pour l'europe et un pour les States)... Si on ajoute à cela le très joli site du label (tout juste lancé, monté avec d'autres artistes de Detroit comme Recloose), mais déjà fonctionnel et incluant quelques MP3 dont un track extrait de ce disque, "Burning Brightly" (d'autres sont annoncés prochainement, ainsi que des vidéos exclusives), on peut déjà dire qu'il s'agit là d'un monsieur fort respectable.
Un monsieur qui a donc réalisé tout seul chez lui (armé de claviers vintages et d'une MPC) un excellent premier album de "soul-broken-space-techno-funk", synonyme d'un bel avenir discographique, et d'un goût que nous ne pouvons que partager pour les hybrides musicaux gorgés de funk, de jazz, de soul, de techno, et de broken beat. A vous de trouver le disque maintenant... (Attention le CD contient 3 bonus tracks par rapport au vinyle).

links :
[omoamusic.com] Téléchargez le mp3 de "Burning Brightly" disponible sur le site du label