Dans le port de New York, y-a des figurants italiens qui sur-jouent sur un scénario de Luigi dans le port de New York. Dans le port de New York y-a un bateau (UN BATEAU!!!!!....) qu'arrive à 2000 nœuds à l'heure aux premières lueurs. Le décors est posé. Seulement voilà, le bateau va beaucoup trop vite et personne ne répond lorsque la police maritime hurle dans le micro : "FFFFFrrrtcchhht allô le bateau!!!! Gzing allô???? AAAAAllo... Huum mais que se passe-t-il ?". Vite, il faut faire vite parce que ce bateau qui va trop vite, qui semble inhabité, qui risque d'être le point de départ a un film d'horreur italien des années 80, ce bateau, ce bateau.... bon sang mais c'est bien sur.... il est de l'apocalypse !!!! Comment ça je m'égare ?? si je vous dis ça c'est que j'ai mes raisons enfin quoi merde, je sais encore reconnaître un bateau de l'apocalypse quand j'en vois un. Par contre la police maritime a déjà plus de mal. Pensant être en présence d'un bateau abandonne, livré à lui-même et cherchant sa mère, ils vont à sa rencontre, l'amadouent avec un bon film de James Cameron, le plaquent sur une vague et éteignent ses moteurs. Ils pénètrent dans le navire qui, à la surprise générale, est vide. En le fouillant, ils découvrent les corps des membres de l'équipage traînant un peu partout sur les murs, le plafond, les poignées de porte. Plus loin, dans les soutes, ils dénichent des caisses estampillées 'Café UniverX'. Après trois bonnes minutes de brainstorming intense, ils en déduisent que le bateau était en provenance des tropiques. "Mon dieu c'est affreux" s'écrie l'un des gars tétanisé à la vue d'une des caisses éventrée d'où sortent des machins verts en forme de ballon de rugby, "Oui" répond un autre visiblement choqué.
- "Regardez" lance l'un des gars "celui ci est plus vert que les autres, sans doute à cause de la chaleur des tuyaux.... (long silence perplexe) on dirait qu'il a mûri..."
Une inquiétude métaphysique s'installe. Soudain, un des hommes semble avoir percé la clé de l'énigme. Frétillant, il en fait part à ses petits camarades
- "Oui........... comme dans une mûrisserie!"

On en serait bien resté là. Des OGM de l'apocalypse, ça a son charme. Mais les voies de Luigi sont ferrées et puisque son film s'appelle Alien 2, il y aura un alien et deux... euh... acteurs boudiou! Pour l'alien on verra plus tard, ca risquerait de gâcher la surprise. Arrive donc une scientifique déterminée à ne pas être crédible une seule seconde. Horrifiée par les corps explosés et par les ballons de rugby d'un vert qui tranche singulièrement avec le marron beurk des murs, elle commence à se demander si tout ceci est bien normal. Epaulée par un journaliste, elle fait rapatrier un des ballons pour l'examiner. C'est à ce moment que l'on nous apprend que ces choses ne sont pas des ballons de rugby, ni du viagra à King Kong, ni Mylene Farmer anamorphosée et que, ben franchement, on ne sait pas ce que c'est. Le suspense est à son paroxysme. La chose gît sur la table de dissection, éventrée telle un Barbapapa joué par George Eastman. Surgit soudain une aiguille puis une seringue puis une main puis une actrice qui l'air de rien, prélève un échantillon de liquide verdâtre avant de le reinjecter dans une souris blanche qui fait 'Couic'. On met la souris dans un bocal et on attend sagement. Décidée à avoir plus d'un mot de texte a dire la souris fait 'Boum' puis 'Chhlaaa' sur les parois du bocal. Nos héros se regardent et ébauchent enfin une vérité explicative.
- 'Tout nous porte à croire que ce ne sont pas des organismes terrestres...'
Moment de réflexion, on sent une certaine fébrilité s'installer chez nos héros monolithiques.
- 'Vous voulez dire.... qu'ils ne viennent pas de notre planète ??!!!...'

La vérité éclate au grand jour. On comprend enfin que ces choses viennent de l'espace, que Gaia n'est pas leur génitrice et que leur vie s'est développée dans un univers qui n'est pas le nôtre. De la à penser que ce ne sont pas des créatures humaines il n'y a qu'un pas. Plus fort encore, aucune créature ne semble habiter ces gélules, que nous appelleront O.B.I.S.P.O. (Organisme Biologique Instable Suintant Particulièrement Odorant) pour simplifier. Et quelle surenchère lorsque l'on sait que ces organismes n'ont d'autre moyen d'attaque que d'interpeller le gogo en poussant des petits cris stridents jusqu'à ce que le quidam interloqué vienne les reluquer d'un air absent, et la, plof, ils lui explosent leur bave verte au visage, ce qui a pour joli effet de faire exploser le pauvre bougre au ralenti. Évidemment c'est très moche car il est démontré que les petits cris stridents des O.B.I.S.P.O. de par leur monotonie ont tendance à hypnotiser l'humain peu prudent. Le monde court-il à sa perte ? D'un autre côté, ces gémissements sont tellement reconnaissables qu'on se demande pourquoi ce qui suit suit.

On retourne sur le port et plus précisément dans un entrepôt d'où s'échappent les petits sons significatifs précédemment mentionnés. Il en faut plus pour effrayer nos héros. Suivis par quelques militaires habillés de combinaisons probablement empruntées au tournage des "Rats de Manhattan" et faisant fi de leur peur, ils pénètrent dans l'entrepôt. La, ils découvrent avec horreur trois gars qui tapent une belote. Pris en flag les gars se lèvent en cœur et... se ruent vers des caisses 'UniverX' qui remplissent l'endroit en attendant de coloniser le monde. Soudain c'est la pure panique. Les trois lascars explosent au ralenti et les rats de Manhattan font cramer au lance-flammes les 12 caisses entreposées. On a évité le pire. Jusqu'à ce que la scientifique décide qu'il est grand temps de passer à, 'La Scène dite des Toilettes'. Pour une bonne scène des toilettes prenez…. 15 bonnes minutes de film déjà. Prenez ensuite l'héroïne et donnez lui envie de vider sa vessie en plein suspense. Laissez-la y aller seule. Si vous êtes l'autre acteur principal, déambulez nonchalamment dans le couloir en parlant avec un figurant de ce que pourrait être la suite du film, à savoir ici, se casser dans les tropiques pour voir si Carlos y est. Maintenant c'est important, laissez l'héroïne entrer dans la salle des lavabos et faites la regarder partout d'un œil inquiet. Laissez reposer 2 a 3 bonnes minutes. Puis, faites la entrer dans les toilettes proprement dites mais pas tant que ça, et faites qu'elle referme la porte derrière elle. Là, balancez avec conviction des cris d'O.B.I.S.P.O. Si tout se passe comme prévu, l'héroïne assise sur son trône devrait relever la tête de son 'Voici' et écarquiller les yeux. Laissez couiner les O.B.I.S.P.O. pendant quelques minutes de plan fixe sur les yeux pour bien souligner toute l'horreur de la scène. SOUDAIN, sans que personne ne s'y soit convenablement préparé, soufflez à machine l'idée d'ouvrir la porte qui la retient prisonnière dans ce cagibi odorant. Assurez-vous qu'en sortant elle garde bien ses yeux écarquillés pour plus d'authenticité dramatique. Là, si tout a bien fonctionné, et si vous n'avez pas oublié le collyre, elle devrait voir un O.B.I.S.P.O. menaçant posé sous un des lavabos. Si vous avez bien suivi ces instructions, l'héroïne devrait maintenant essayer de sortir en s'excitant sur la porte bien évidemment fermée à quintuple tour. Laissez la tambouriner et hurler sa race pendant que l'O.B.I.S.P.O. immobile finit son cri extended remix. Juste au moment où l'on sent que l'O.B.I.S.P.O. va cracher, faites revenir le héros pour défoncer la porte et sauver notre héroinogourde.

On a eu très chaud. Bon c'est pas tout mais il serait temps de se casser dans des régions plus ensoleillées. AHHH les tropiques et leurs 3 palmiers!!!… En moins de temps qu'il ne faut pour comprendre que Stormy Bugsy est aussi talentueux que Benny B, nos héros arrivent sur une plantation de café 'UniverX'. 'Oui Gringo notre café est le plus explosif de votre monde à vous qu'est pas le nôtre' aurait pu lancer un des mecs affairés à ramasser les ballons de rugby mûrissants au soleil mais le temps est compté, la fin du monde et du film arrivent, allons droit au but. Nos héros apprennent qu'une mission terrienne sur Mars a ramené sur notre planète une entité que tous désormais vénèrent. Un cyclope. Hop, finis les extérieurs tropicaux, bonjour le sous-sol dans lequel se terre un amas de latex avec un œil au milieu. Jusqu'au-boutiste dans l'immobilité, le terrible cyclope se prend un machin dans l'œil et sans sourciller, meurt. C'est la fin. On ne saura jamais a quoi peut bien servir un O.B.I.S.P.O.

Pascal 'The Incredible Melting Man' Goubereau