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L'histoire de John
VOUS AUSSI, écrivez l'histoire de John, c'est ouvert à tous, et doit partir dans tous les sens...
Treizième partie (Manal)
John se senti pris par d'étranges convulsions, il avait même du mal maintenant à garder les yeux fixes sur sa partenaire du moment dont le visage se disloquait à la manière d'une photo déformée par un kaléidoscope. Des mouvements saccadés faisaient frissonner ses jambes, comme si des fils maniés par un marionnettiste lui ordonnait de se mouvoir dans des directions contraires à la volonté de son cerveau. Cette sensation de ne plus rien controler affolait John dont le visage perlait des grosses gouttes de sueur, il voulait reprendre contact avec son corps et son esprit, mais toute sa bonne volonté et tout son courage légendaire ne pouvait rien y faire, il était sous l'emprise de la substance contenue dans le cachet que la grande blonde lui avait refilé, 'encore une de ces saloperies de drogue synthétique', se dit-il, ces cachets de merde qui flinguent les gosses de nos rues...... Elle était loin l'époque des produits naturels, celle où l'on fumait de la bonne herbe parfumée, maintenant cela n'existe plus, et dire que l'on en a plus depuis qu'ils nous emmerdent avec la bouffe bio.... Revendiquons le contraire se dit John, vive le 'Hasch Transgénique'! Il n'était pas encore redescendu de cette euphorie passagère mais les caresses de son amie blonde sur le haut de sa cuisse le remettait sur le droit chemin.
Quatorzième partie (Djouls)
Perdu dans ses pensées troubles, John n'avait pas remarqué les deux gosses qui foutaient le bordel deux rangs devant lui. Il se sentait plutôt comme une autruche se pavanant à haute vitesse dans les steppes australiennes, et hum... c'était bon. Il n'avait même pas senti les deux boules d'un cornet de glace goût vanille-vanille (deux fois plus de vanille!) s'échouer sur sa cuisse droite, provenant d'un superbe double salto avec rebond du biscuit sur le plafond à bagages des deux chiards de devant, dont la préoccupation principale était de foutre un souk inconsidéré sur ce vol (planant pour John). La blonde, sautant sur l'occasion et John à la fois, s'était empressée de lui nettoyer tout ça de quelques coups de langue très professionnels, et elle finissait juste son travail à l'aide d'un mouchoir violet, non jaune, non jamaïcain, non, japonais... Olà! Les couleurs changeait, tout se mettait à tourner de plus en plus vite dans son esprit... Vite, John se leva, emmena la blonde vers les toilettes, arriva tant bien que mal à se faufiler discrètement à l'intérieur avec elle, lui assèna un formidable coup de bamabou (comment ça vous ne connaissez pas le coup du bamabou? C'est comme le coup du bambou avec un a en plus) sur son jaune crâne, la laissa en position de 'non ça va, je fait juste un petit somme aux chiottes tranquille', alla en coller deux aux mômes (qui en étaient au fameux 'je te tiens, tu me tiens, par les coucougnetteuh, le premier qui criera, aura un batôn dans l'il', célèbre jeu austro-colombien, ou astro-colombien, il ne savait plus trop), puis retourna essayer de dormir à sa place.
Quinzième partie (M?r?? L?v??x)
Deux vomissures plus tard (en ça, le coup de bamabou est fatal), la blonde revint à sa place mine de rien, pendant que John reprennait ses esprits et un café.Il n'avait pas relu les premières parties de son histoire depuis longtemps et ne se souvenait plus pourquoi il voulait aller à Hollywood. Il envisagea donc de faire une pause à l'aéroport en attendant la suite, mais la blonde ne cessait pas de parler, ravie d'avoir retrouvé un ami. Atterrissage, sortie de l'avion, entrée dans l'aéroport, et elle monologuait toujours. Il fit lancer un appel micro pour la faire demander par son chat dans le hall 29. Une fois débarrassé de son scotch, il commanda une brune au comptoir du bar des voyageurs. Ce bar un peu glauque, coincé entre les toilettes et le flux des migrateurs, avait tout de suite plu à John. La bière dans une main, une cigarette dans l'autre, il se sentait bien. Une sensation d'abord confuse puis évidente l'enveloppa et il se surprit à dire à mi-voix : s'il faut que cela se passe, c'est maintenant
Seizième partie (Pascal Braü)
C'est ainsi que John découvrit sa véritable destinée. Hollywood n'était qu'un leurre, "S'il faut que cela se passe, c'est maintenant", cette phrase qui le turlupinait volontiers les soirs de rediffusion de la Coupe du Monde est Pleine, semblait précisément et maintenant prendre sa signification toute première et originelle. La blonde même semblait s'immiscer dans ce semblant de destin comme un écureuil dans une usine Nutella. "S'il faut que cela se passe, c'est maintenant". N'était-ce pour les lampions accrochés à cette colline, il se devait de réfléchir à sa condition Hollywoodienne. Malheureusement son précédent lavage de moquette avait quelque peu endommagé les neurones frivoles que sa tête essayait désespérément d'empêcher de sortir. Il avait perdu toute trace de son passé dans une soupe picon-tomate, son véritable péché guiliguili. Lorgnant du coté le plus propice au lorgnage, John remit ses yeux dans son verre jusqu'à plus soif. "Putains d'Hollywoodiens", se dit-il subrepticement ce qui ne manqua pas de le faire sursauter. John aimait se faire peur avec des petits mots lancés, comme ça, dans son dos. Il n'avait jamais compris la raison de sa venue ici mais avait-il seulement un jour compris quoi que ce soit? Avait-il compris Maître Capello? Avait-il batifolé dans la connaissance du point mousse? Avait-il seulement un jour esquissé un semblant de réponse quant à la disparition de Philippe de Dieuleveu? John se fourvoyait encore et toujours, mais pour une fois son crâne se mit en route suffisamment tôt pour qu'il puisse en tirer un semblant de conclusion: "s'il faut que cela se passe, c'est maintenant". Le regard perdu dans la contemplation de ses narines, dont le miroir au-dessus du bar lui renvoyait l'image, il ne s'aperçut pas que l'homme assis à sa droite ressemblait comme deux présentateurs de TF1 au gris bridé qui avaient jadis sonné à sa porte. Ce n'est que lorsque ce dernier susurra dans l'oreille de John que notre héros comprit enfin les tenants de son arrivée dans la capitale des films ratés par Warner... Interloqué et pantois, la bave aux commissures des lèvres, John se redressa et eu juste le temps de répondre: "gélatine
" avant que son interlocuteur ne disparaisse en un tas de cendres s'éparpillant sur son siège. "Ils sont forts ses Hollywoodiens", se dit John que rien n'impressionnait plus depuis qu'il avait subit les innombrables disparitions et retours de Patrick Sébastien. Une odeur familière vint quand même lui chatouiller les nasaux. John posa son regard sur le siège encendré, et là, gisant enroulé, il découvrit le même objet translucide et cylindrique qu'il avait un jour porté à sa bouche. Seule l'inscription avait changé. "Quand elles glissent, presse-les, yours deeply Rocco". John ne savait plus à quel vin se saouler. "S'il faut que cela se passe, c'est maintenant
ou jamais, elles glissent, presse-les, maintenant, jamais, presse-les". "Ding", fit le bruit caractéristique qui annonçait à John une idée sur le point de s'extraire de son cerveau. "schliko", fit sa langue dans sa bouche en se décollant de son palais. Pris soudain de tremblements annonçants l'arrivée imminente d'une phrase, John ouvrit sa bouche et éructa "VeuuuU!". Le monde s'arrêta, le barman loucha un regard d'américain et la blonde, qu'on avait presque oublié, en profita pour s'extraire de sous les fesses de John lorsque ce dernier se leva de son siège, brandit un coude rageur vers le juke-box et commença à hurler des notes "IIIIIIIIIIIIIIt's now or neveeeeeer, woohowoooho, in your blue suede shoes, whaaawhaaaa, it's now or never when you love is king
". John ne connaissait pas Sade
C'était donc ça. Il n'aurait jamais dû venir à Hollywood alors que Vegas hurlait son nom
EL-VIS! EL-VIS! John comprenait enfin sa fascination pour les litres de glaces qui l'interpellaient sans cesse nuit et jour. Cette révélation ne l'étonnait cependant pas plus que celle du divorce de Lara Fabian. Après tout, la tante de John n'était-elle pas la réincarnation de Soizic Corne? Le temps de prendre douze quintaux et John pouvait sauter dans un avion vers Vegas. Plus qu'une heure
VOUS AUSSI, écrivez l'histoire de John, c'est ouvert à tous, et doit partir dans tous les sens...
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