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Update 2003-12

LE MP3, LE P2P ET LES CD-R, HONTEUSEMENT ACCUSÉS D'ÊTRE UNIQUEMENT DE "LA PIRATERIE", NE SONT PAS RESPONSABLES DE L'ÉCROULEMENT DU MARCHÉ DU DISQUE !!!

Le discours consensuel des majors, des gros et des moyens labels est de dire qu'entre le tout libertaire et le tout légalitaire ils préfèrent le tout légalitaire. Apparemment personne n'aurait donc vu des films comme Brazil ou Bienvenue à Gattaca, lu des livres tels que 1984... En tous cas Big Brother, nous sommes contre, et ce discours consensuel nous n'y adhérons pas.

Nous pensons que oui le peer-to-peer et la copie de CD ont explosé depuis 2000 et que c'est une véritable révolution. Nous pensons que oui l'industrie du disque par en vrille depuis cette même période environ. Mais nous ne voyons aucun lien de cause à effet entre ces deux faits. IL N'Y A AUCUNE PREUVE QUE L'ECHANGE DE FICHIERS FERAIT DU MAL A L'INDUSTRIE DU DISQUE, ENCORE MOINS À L'INDUSTRIE DE LA MUSIQUE. Pour nous, consommateurs et producteurs à la fois, l'échange de fichiers est devenu indispensable pour diffuser nos oeuvres et découvrir celles des autres. C'est devenu notre principal moyen d'accès à la culture, et en plus il est bilatéral. Voilà notre point de vue, qui est opiniâtre.

George Ziemann, un musicien de l'Arizona, qui dirige MacWizards, une société de production de musique (un label), est lui aussi opiniâtre, encore plus que nous. George n'arrivait pas à mettre ses productions en vente sur les sites d'enchères d'Ebay, d'Amazon ou de Yahoo car il s'agissait à son niveau de CD-R, et comme "les CD-R sont souvent utilisé pour la piraterie" (GROS MENSONGE, parlez-en à l'industrie informatique ou aux consommateurs...), ils sont "bannis de ces sites grâce aux efforts de la RIAA" (Recording Industry Association of America). Même si en fait Ebay autorise la vente de CD-R s'il est stipulé dans l'enchère que vous êtes bien propriétaires du copyright, George, un peu énervé, on le comprend, fit quelques recherches sur cette RIAA et les chiffres qu'elle publiait, et écrivit un article désormais célèbre intitulé "The RIAA's Statistics Don't Add Up", posté sur son site web.

En se basant sur les chiffres de la RIAA, George Ziemann y démontre que:
1. Les majors et autres principaux labels américains ont augmenté sans vergogne le prix des CD alors même que sévissait la crise économique.
2. Sur les trois dernières années le nombre de nouveautés sorties par ces mêmes labels a chuté de 25%.
(Nous vous invitons à lire l'article original, en anglais, chiffres à l'appui sur le site de George Ziemann www.azoz.com)

Il est bien évident que dans un marché en crise, un secteur qui augmente le prix de ses produits en réduisant sa gamme risque fort de se retrouver très vite le bec dans l'eau, tout en s'aliénant ses consommateurs.

Ce sont donc bien les majors et les gros labels qui se sont suicidés eux-même. Leur politique actuelle va encore plus dans ce sens puiqu'ils cherchent tous à réduire au maximum leur gamme de produits, ce qui consiste à ne plus signer aucun nouvel artiste et à exploiter au maximum le back-catalogue, cf. Starac, Popstars & co. Qu'un de ces labels prétende le contraire nous lui répondrons la même chose qu'en 1999 (et notre article sur le www.djouls.com): "quels artistes avez-vous signé? Hein? Lesquels?". Par "artistes" bien sûr j'entends "artistes", pas "artistes professionnels", dont le programme est constitué de "répètes", "chorés", "praille-meu" et autres "évales"...

Alors qu'aux États-Unis certains oeuvrent déjà vers une baisse du prix de leurs produits, effective immédiatement, afin d'essayer de réagir alors qu'ils sont dans un train à grande vitesse qui fonce dans un mur, en France que dalle. "On attend de voir ce que ça donne aux États-Unis". Niveau signatures d'artistes c'est pareil, même les "petits" distributeurs sont dépassés par les évènements: alors qu'ils pourraient prendre de sensibles parts de marchés au gros grâce à leur réactivité, ils attendent que leurs disques se vendent tout seuls, comme il y a 5 ans... Malheureusement il faut se remettre à bosser en retroussant sa chemise et ça en décourage plus d'un.

Pendant ce temps-là le P2P continue sa croissance exponentielle, les petits labels poussent comme des champignons, ils se tournent vers des alternatives adaptées au marché d'aujourd'hui (itunes, cdbaby, ebay, CD-Rs...), les gros se meurent... et il n'y a toujours personne qui parle de culture, encore moins de culture française.

On n'est pas dans la merde.

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