 
2003-01 |
LE MP3 ET PLUS GÉNÉRALEMENT LA MUSIQUE NUMÉRIQUE EN 2003
Les Réseaux Peer-To-Peer (P2P)
La bète noire des majors qui nie l'intérêt de la musique gratuite, génératrice indéniable d'une augmentation de la vente de phonogrammes dans une écologie plus variée: elles ne veulent pas voir le marché se segmenter sans contrôle de leur part, et ainsi perdre de considérables parts de ce marché.
-> Argumentaire :
Le Téléchargement en Peer-To-Peer: nous votons pour l'accès à la musique gratuite sur Internet, qui fait vendre plus de disques quoi qu'en disent les riches
Chronologiquement, c'est avec le phénomène Napster que les hostilités ont commencé à prendre une ampleur globale et inquiétante pour les cadors de l'industrie du disque: d'un côté toute la planète télécharge à outrance et s'échange tous les titres extraits du catalogue des majors, y compris ceux qu'ils ne distribuent plus, leurs propres productions et tout ce qui traîne à portée du disque dur de chacun, de l'autre s'énervent les majors en question, dont la musique est outrageusement téléchargée sur Internet, sans rémunérer les artistes et autres ayants droit (les majors à plus de 50% dans la plupart des cas, en fait).
Le mp3, lui, est devenu un -autre- format standard de consommation de musique, dans le baladeur mp3, dans la chaîne hi-fi, dans le lecteur dvd, dans le téléphone, dans la voiture, dans le grille-pain, le stylo...
Napster aura été une belle expérience de technologie punk, finalement récupéré par les majors qui s'insiprent désormais de son modèle de distribution pour développer de nouveaux services. Et oui ce sont elles qui ont du catalogue à revendre...
Tout ceci, dès le début est bien hypocrite. Entre les fabricants de plastique (les rondelles de CD), les producteurs, les éditeurs, les fabricants de matériel, ça se mord la queue dans tous les sens. Sous couvert de protection du droit des artistes, on voit bien qu'il sagit de protection de la manne financière contrôlée par quelques grands groupes.
On les comprend, et ils auraient tort de ne pas s'inquiéter, eux qui ne savent plus découvrir des artistes et cultiver les masses mais fabriquent des stars en toc et divertissent les mômes, eux qui ne savent plus distribuer un vaste catalogue et développer des nouveaux artistes mais qui sont partenaires avec les gros médias et en bizness avec la grande distribution pour imposer pas plus de 5000 références sur toute la france de leurs gros loukoums par palettes, souvent utilisés comme produits d'appels... bref eux qui ne sont plus que des gros distributeurs au titre de producteurs par leur large chéquier au grand pouvoir de récupération, méprisant les artistes de fait.
Est venu ensuite Audiogalaxy. C'est simple: gràce au système peer-to-peer d'Audiogalaxy, on pouvait tout trouver! De multiples forums existaient -simples à mettre en place et à administrer, accessibles à tous- pour chaque artiste, chaque genre ou sous-genre musical, pour chaque groupe, chaque label, etc... Du mix de Coldcut avec Dj Shadow la semaine précédente à la BBC à de vieux chants de noël sud-américains, tout était possible avec un minimum de patience. Et nombreux sont ceux qui se sont régalés à retrouver des vieilleries, découvrir des chansons complètement rares ou inexistantes, écouter des bouts de concerts de leurs artistes préférés, diffuser des remixes faits à la maison, écouter les nouvelles sorties... Mais Audiogalaxy aussi, c'est fini.
Bien évidemment cet accès total à la musique des uns et des autres, de tout le monde, et ceux qui ont la chance d'y avoir accès (il existe de nouveaux système d'échange tels Morpheus, Kazaa, WinMX, Soulseek, et toujours d'autres que les majors ne connaissent pas encore), ou d'y avoir eu accès (Audiogalaxy...) le confirmeront, l'accès à la musique gratuite sur Internet n'a qu'un seul véritable effet: faire consommer plus de musique, et petit à ptit s'y habituer, pour finalement acheter plus de disques, aller plus souvent à des concerts...
Voici un exemple de témoignage trouvé sur le web:
"Quand je pense à tout les CDs que j'ai acheté après avoir connu des artistes par ce moyen (Audiogalaxy), je me dis que les majors ne veulent par contrôler le piratage, mais ce que l'on écoute. Elles veulent vendre leurs stupides tubes sirupeux qu'elles nous balancent à longueur de journée sur les radios FM et dans les tops 50. Au moins sur internet toute la musique peut s'exprimer et j'espère que ça restera comme cela encore longtemps."
Voilà une opinion on ne peut plus claire que l'on ne peut objectivement que partager.
Un américain du nom de Jani Ian a lui développé un argumentaire relativement imparable, dont voici le résumé substantiel:
"Pourquoi est-ce que les maisons de disques sont-elles si paniquées? À mon avis il s'agit de protéger leur modèle économique remis en question par l'Internet. Leurs revenus proviennent de leurs artistes vaches-à-lait (les "blockbusters"). Si l'industrie du disque passait à une écologie plus variée, les artistes indépendants et les labels indépendants s'enrichiraient, aux détriment des gros labels, des majors... Le coup fatal provient du témoignage d'un économiste de la RIAA qui dit à la mission d'étude du gouvernement américain qu'un changement spectaculaire de l'état actuel du Webcasting (la diffusion de données sur le Web, entre autres la musique et la vidéo) est ‘inévitable et désirable parce qu'il provoquera la consolidation du marché."
("Labels to Net Radio: Die Now", Steven Levy dans Newsweek, July 15, 2002.)
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