The Grateful Dead : "So many roads (1965-1995)" (5 CDs box set)
Label : Grateful Dead Records
Distributeur : Grateful Dead Records
Date d'enregistrement : 1965-1995

Cela faisait un bout de temps que l'on attendait pareil coffret. Et la set-list annoncée sur la Dead letter augurait des meilleurs hospices. Cinq disques pour retracer toute l'histoire du Grateful Dead était-ce suffisant? En tout cas, ce qui est proposé à l'intérieur de ce magnifique coffret tout en tissu, est on ne peut plus satisfaisant. Cela va vraiment des Warlocks à la dernière chanson chantée par Garcia en concert, la fameuse "So Many Roads". Visite guidée au sein de l'histoire du Dead. Disque 1: 1- Can't come down, 2- Caution, 3- You don't have to ask, 4- On the road again, 5- Cream puff war, 6- I know you rider, 7- The same thing, 8- Dark star_Chinacat Sunflower_The eleven, 9- Clementine, 10- Mason's children, 11- To lay me down. Ce premier disque, chronologie oblige, est consacré aux tous débuts du Dead avec des inédits des Warlocks enregistrés en studio (1965-1970). On avait oublié à quel point le seul et unique Ron MacQuernan "Pigpen" était loin d'être un manchot harmonica en bouche. Les sept premières chansons du disque sont une sorte de "tribute" au leader charismatique du groupe. Des chansons encore très Rock'n roll, nous sommes au milieu des années 60, ne l'oublions pas. Puis on arrive au premier enchaînement du coffret. Etonnant de trouver un "China" au milieu de "Dark star" et "Eleven". Néanmoins, même si l'enchaînement à proprement dit est un peu accroché, on l'écoute avec délectation, notamment la version de "The Eleven" qui augure des futures énormes versions qui vont suivre. Après vient un petit blues sorti d'on ne sait où, "Clementine". Personnellement, je n'avais jamais entendu cette chanson auparavant, et Jerry montre qu'il sait aussi faire du très bon blues. Le "Mason's children" est une version studio avec une intro toute particulière puisqu'elle reprend la ligne rythmique de Bob, une bonne version donc. Enfin, on termine avec un "To lay me down" qui n'a rien d'original, mais là, c'est très certainement un coup de cœur de la part de la petite bande. Disque 2: 1-That's it for the other one, 2- Beautiful jam, 3- Chinatown shuffle, 4- Sing me back home, 5- Watkins Glen soundcheck jam, 6- Dark star_Spanish jam_US Blues. Peut être mon préféré du coffret. Une époque prolifique pour le Dead qui découvre toutes les possibilités qu'un ampli peut donner en terme de sons. Ce sont les années 1969-1974. C'est du jam à tout va. Les trois petites chansons insérées entre les différents jam sont une fois de plus caractéristiques de l'époque Pigpen, sauf peut être "Sing me back home", une chanson de Garcia dans le plus pure style des chansons douces de Jerry. Le dernier enchaînement vaut de l'or. C'est l'époque bénie des premiers jams du Dead. Des jams à l'état brut avec le fameux "wall of sound" pour restituer à l'audience toutes les folies musicales qui peuvent passer dans les têtes des protagonistes. Disque 3: 1- Eyes of the world, 2- The wheel, 3- Stella Blue, 4- Estimated Prophet, 5- The music never stopped, 6- Shakedown street. Alors là, je dis attention, peut être la plus belle version de "Eyes" jamais réalisée. C'est en fait celle du "Grateful Dead Movie". On savait que cette version était énorme, mais lorsque vous la réécoutez, la tendance est largement confirmée. En l'écoutant, j'ai de sérieuses envies de reprendre des substances illicites. C'est la période 1974-1984. Peut être la plus aboutie musicalement du Dead. Malheureusement, ils (ceux qui ont fait le disque) ont fait un trop bref aperçu de cette époque. Le "The wheel" est sympa sans plus, le "Prophet" est bien. Puis on arrive dans l'époque Mydland avec "Music never stopped" et "Shakedown street". Ces deux versions sont encore dans le style Dead 70's, c'est à dire que l'ami Brent a laissé ses synthétiseurs de côté. Sympa de sa part, non! Quoiqu'il en soit, la version de "Shakedown" est très bonne avec un bon jam. Disque 4: 1- Cassidy, 2- Hey pocky way, 3- Believe it or not, 4- Playing in the band, 5- Gentlemen, start your engines, 6- Death don't have no mercy, 7- Scarlet_Fire on the mountain, 8- Bird song, 9- Jam out of Terrapin. Ce disque est clairement un tribute to Brent Mydland. Personnellement, j'ai beaucoup de mal avec ce monsieur. Sa voix, son jeu au piano ou aux synthés ne me plaisent que très moyennement. Prenons l'exemple du "Playing". Pourquoi avoir mis une version des années 80, alors que celles des années 70 sont largement un ton au dessus? La chanson suivante est composée par Mydland et elle s'appelle "Gentlemen, start your engines"! Qu'est ce que c'est que ce nom? C'est ce que le directeur de course annonce par tradition aux 500 miles d'Indianapolis. Il est peut être originaire de l'Indiana l'ami Mydland, mais là, c'est peut être un peu abusé. Pareil pour le "Death don't have no mercy". Pourquoi une version des années 80, alors que celle du "Live Dead" ou du "Two from the vault" sont quand même dix tons au dessus. Mystère. Bref, comme vous l'aurez compris, je ne suis pas un adepte de cette période, mais je sais qu'il y en a parmi vous qui l'apprécie, alors peut être que le disque 4 sera votre favori. Disque 5: 1- Terrapin Station, 2- Jam out of Foolish heart, 3- Way to go home, 4- Liberty, 5- Lazy river road, 6- Eternity, 7- Jam into Days between, 8- Days between, 9- Whiskey in the jar, 10- So many roads. Rien qu'à la liste des chansons, vous pouvez aisément vous apercevoir que ce dernier disque est en quelque sorte un peu larmoyant. Des chansons douces et tristes en veux-tu, en voilà. Certes, le "So many roads" est poignant puisque c'est la dernière chanson de Jerry chantée sur scène avant que le Grand Manitou ne le rappelle. Même le "Terrapin station" est quelque peu langoureux. Bref, les neuf chansons qui suivent "Terrapin" sont des pures produits "Garciaesques". Musique, paroles, interprétations, tout est de Garcia. Un hommage comme il se doit pour le plus grand jammeur de tous les temps. Note indispensable malgré les deux derniers disques qui s'essoufflent un peu: (Doune)