Keller Williams : «Freek»
Label : auto-produit
Distributeur : Homegrown Music Network
Date de sortie : 1994

Et voilà, un nouvel objet volant nouvellement identifié est en orbite. Pas trop envie de redescendre, d'ailleurs. Ce freak-là est GRAND! Il est certainement pourvu de grandes antennes, (un côté plutôt martien que jupiterien), pour mieux capter les ondes psychémagnétocosmiques émanant de notre chère planète, mais celles-ci (les antennes) savent se faire très discrètes. Cet homme possède également une maîtrise impressionnante de la 12-cordes acoustique. Et aussi un jeu percussif (bing) autant que rebondissant (tzwing): à l'écoute, on a du mal à suivre tout ce qu'il fait parce que c'est rapide, mais ça sonne foutrement bien. Et voir la chose ne doit pas laisser insensible non-plus. Si vous voulez, c'est un peu Keziah Jones mais en folk. Bien sûr, on ne s'arrêtera à ce rapprochement que certains qualifieraient de réducteur. Fi de comparaisons. La voix de Keller Williams est légère et pure, assez typiquement «blanche». Il y en a qui aiment, d'autres moins. Mais c'est indéniablement une très belle voix, qui colle parfaitement avec l'esprit des compositions. Ha ha, nous y revoilà: les fameuses antennes: c'est certainement grâce à elles que Williams capte, digère, refaçonne et renvoie les vibrations que nous appellerons «les vibrations qui font que je me sens bien et que la vie est belle». Il y en a plus qu'on nous laisse le croire de nos jours. Entendez «bien»: tranquille, en paix avec moi-même, etc... Keller Williams n'est en effet pas du genre à hurler sa haine de la société ou crier son amour pour Cunégonde. Plutôt du genre posé, mais attention aux redoutables bing et tzwing, ceux-ci vous font un tzwicabingazwing des familles qu'on peut résumer en deux mots: ça groove. Oui ce musicien est vraiment à part. On peut l'entendre seul ou entouré d'une basse et de percus (voire parfois une mandoline ou un banjo). D'ailleurs, le son s'épaissira pour son quatrième album (celui-ci est le premier) avec l'adjonction des musiciens du String Cheese Incident. Peu importe ici: du chant, de la gratte bing twzing, du scat, et même de la trompette chantée, Keller Williams sait faire ce qu'il faut là où il faut. Adoptez un freek, achetez son disque, et avec un peu de chance il daignera se poser sur Terre et nous jouer quelques morceaux. Pour le plus grand plaisir de nos antennes... Note freak sans fric en orbite : (Astor Gomez)